Agatha Christie, Arthur Conan Doyle, Raymond Chandler, John Dickson Carr, Michael Innes, Maurice Leblanc, Georges Simenon... vous connaissez sûrement tous ces classiques mieux que moi (sinon, ce sont de bonnes pistes pour commencer). Mais n’a-t-on rien fait d’autre depuis ? Figurez-vous que si.
Voilà. Vous y êtes. Toute l’année, vous avez rêvé de ce moment, de cette belle maison avec terrasse en bord de mer que vous aviez réservée il y a dix mois en dilapidant en un clic six mois d’économies. Vous entendez les mouettes qui caquettent au-dessus de la plage et le bruit du ressac. Il fait chaud, trop chaud pour aller s’étendre au soleil mais juste assez pour vous verser un verre et profiter d’une sieste en chaise longue (il y a un hamac sous un auvent sur le toit, mais vous n’osez pas, vous avez toujours eu peur de vous péter la gueule dans ces machins, et même s’il n’y a personne à la ronde, ce n’est pas une raison pour risquer le destin et le ridicule). Vous y êtes, en vacances, et vous vous emmerdez sec. Alors vous faites ce que vos parents faisaient quand eux non plus n’osaient pas faire la sieste dans le hamac (car c’est une tradition séculaire, qui se transmet de génération en génération depuis la nuit des tempsNote : 1) : vous cherchez un polar.
Note 1 : Dont les origines, dit-on, remontent à il y a trois mille ans, quand Homère rencontrait un petit succès avec Rusé comme un cheval, incroyable histoire d’espionnage en temps de guerre.
Alors que l’Organisation mondiale de la santé rouvre le débat de la dépendance aux jeux vidéo, dont Ivan Le Fou vous parle dans son « Coin du jeu », il est temps pour moi de regarder les choses en face. Je ne voulais pas l’admettre, mais au pied du mur je dois bien le reconnaître : dès qu’on me met un jeu de combat avec des cartes entre les mains, je ne pense plus qu’à ça, je ne fais plus que ça, je ne vis plus que pour ça.
Quand Nintendo m’a informé que je pourrais jouer à Starlink : Battle for Atlas, j’ai brièvement cru à une sorte de Zelda de l’espace, où Link, transformé en androïde cybernétique auquel on aurait greffé sa conscience de héros légendaire du passé, explorerait enfin d’autres planètes. En fait non, c’était le jeu qu’Ubisoft avait annoncé à l’E3 2017 et que tout le monde avait oublié depuis.
Que faire quand on possède plusieurs marques à succès, avec des personnages reconnus peut-être pas de tous mais en tout cas de pas mal de monde, et qu’on veut capitaliser dessus ? En 2015, si vous vous appeliez Blizzard, vous sortiez un moba. En 2018, si vous vous appelez Marvel, vous sortez un Avengers (et si vous vous appelez Warner Bros. et que vous voulez capitaliser sur les marques des autres en plus des vôtres, vous sortez Ready Player One). Mais le précurseur, le prem’s, celui qui le fait depuis 1999 sans la moindre honte et en plus les gens en redemandent, c’est Nintendo avec Smash Bros.
Ça devait être la surprise de l’E3 : pendant sa conférence, Electronic Arts a soudain sorti de son chapeau un Unravel Two, et l’a mis en vente dans la foulée sur Origin et sur consoles. Et puis on a vite zappé cette pirouette, car quelques heures plus tard Bethesda a fait de même avec le DLC de Prey, puis Nintendo avec le portage Switch de Fortnite. Pauvre Unravel Two : premier arrivé, premier oublié.