Michael Bay a joué, puis a posé la manette doucement. Se levant sans un mot, il a fait trois pas pour faire face à la baie vitrée de sa villa de Poucave-en-Brie. Les yeux dans le vague, il a murmuré : « Trop d’explosions, trop d’action, je ne pensais pas que quelqu’un pouvait me faire ressentir ça. » Puis, il a cliqué sur un interrupteur caché dans sa poche et tout a pété. Il fait ça pour toutes ses sorties.
Cette année, avant de partir pour Essen, le plus respecté des salons de jeux de plateau du monde, je n’avais qu’une certitude : il y a trop de nouveautés ! Près de 1 500 cette fois, un record, comme à chaque édition. Désormais, j’en ai une seconde : je hais la Deutsche Bahn – la SNCF allemande – de toute mon âme.
J’aurais pu débuter par : « Un jeu asymétrique, dans lequel des manifestants affrontent les forces de l’ordre, c’est un sujet casse-gueule ! » J’aurais aussi pu amorcer ainsi : « Un jeu de pichenette ! C’est léger et plutôt fun. » Dans les deux cas, c’est vrai. On va commencer par les pichenettes.
Un nouveau jeu, mais de 2014. Enfin, une première VF, même si le jeu n’a pas vraiment de texte et que sa première version a été distribuée chez nous à l’époque. Et qui porte presque le même nom qu’une variation, éditée dans l’Hexagone par un autre éditeur. Quoi ? Il s’en prépare un autre dans la série ? Vous m’étonnez qu’il devienne frappadingue le roi.
Journal de Maeve, un mardi : « Nous sommes soudés, loin d’un monde hostile. J’y survis grâce à mon mari et mes enfants. Nous sommes bien, isolés depuis la chute, à recycler nos urines, cultiver des rutabagas et se laver une fois l’an, mais toutes les bonnes choses ont une fin. Le danger est proche, je le sens. Je sens aussi le fauve, mais c’est moi, c’est musqué et ça ne me gêne plus tant que cela. »