« J’ai mis toute ma vie à savoir dessiner comme un enfant », disait Picasso. C’est l’obsession des grands maîtres, revenir à la simplicité sans perdre son génie. Abandonner le superflu et aller vers la forme pure. Après, ils ne peuvent jamais s’empêcher de rajouter un petit quelque chose.
Ils ne vous agacent pas les joueurs d’échecs ? Hautains et méprisants envers qui ne sait pas calculer quinze pauvres coups à l’avance. On va désormais pouvoir les faire tourner en bourrique. Pardon ? Ah non, on ne gagnera pas contre eux, mais ils ne sauront plus pourquoi ils gagnent. Et ça va les agacer très fort.
Quel début d’année pour les jeux de cartes en duel sans collectionnite associée. Après Radlands, voilà Gosu X. Tout dans la boîte, prêt à jouer. Cette ville est-elle trop petite pour deux jeux d’affrontement à combos ? Pas du tout, parce que, voyez-vous, il y en a un qui cambriole la banque en tirant partout, tandis que l’autre sirote tranquillement son whisky au saloon.
Et allez, un clone de Magic de plus. Du duel de cartes, de l’eau en guise de mana, un mal d’invocation rebrandé, du post-apo' au lieu de la fantasy… scandale ! Ha ha ha, on ne me la fait pas, j’y vois clair ! Je le sais, j’en suis à ma trentième partie, d’ailleurs j’y retourne.
Je ne suis pas fou des Truc & Write. Il y en a de bons, voire de très bons, mais rien à faire, j’y trouve rarement mon compte. J’ai accusé la mécanique, c’était facile. J’avais tort. Je suis beaucoup plus futile que cela. Pour que j’en aime un, il fallait enlever le « Write », dégager stylos, feutres ou crayons. Il me fallait des cubes et des cartes spéciales.
Tout amateur de jeu de plateau vous le dira : une explication de règles qui commence par « Ne vous inquiétez pas, c'est pas compliqué » est toujours un mensonge, destiné à garder les invités sous contrôle. Mais dans le cas de Space Aztecs, il se trouve que c'est vrai.
« Le futur du jeu de plateau » : pas une semaine ne se passe sans que quelqu’un ne promette que, ça y est, il a la formule magique pour combiner classicisme et technologie. C’est rarement convaincant. Les Polonais de Three-headed Monster s’y essayent à leur tour, et ils ont un argument de poids : ça clignote.
Les deux grandes forces du jeu Detective étaient l’immersion dans la peau d’enquêteurs et les recherches en ligne, sur une base de données fictive ou sur le vrai web. C’était bien, on s’y croyait. Portal Games reprend donc le moteur du jeu pour cette version sur Arrakis, en virant ces deux aspects pour… hein, attendez, quoi ?
Attaquons tout de suite le Chtonien dans la pièce. Un jeu à la Lovecraft, est-ce qu’il n’y en aurait pas déjà un ? Pas sûr, en fait. L’Appel de Cthulhu mobilise l’univers, mais de façon orientée enquête, avec le fameux Trouver objet caché qu’on finit par mobiliser mentalement au moindre chargeur perdu.
À ma gauche, il pèse 45 kilos et pourrait bien crever d'un rhume, j'ai nommé l'idole des vieux : Roooooll20 ! À ma droite, doté de cuisses larges comme des troncs d'arbre et capable de maîtriser un système de jeu de rôle comme certains matent un taureau : Fouuuuundryyyy ! Et au centre, c'est l'outsider, il bave de rage et veut mettre des patates à tout le monde : Leeeet's Rooooole !