« C’est un jeu à thème post-apo' ton truc ?
— Euh oui, je crois. On réinvestit la terre avec nos tribus enterrées depuis 5 000 ans.
— Mais il s’est passé quoi ? C’est quoi l’histoire ?
— Aucune idée. Vas-y, pose un truc là.
— Ah ouais. C’est précis comme immersion.
— À fond. Joue. »
Dans les jeux d’affrontement à deux avec des cartes, en règle générale, on se tape. On envoie des créatures, des guerriers, des sorts, mais toujours avec la même idée de porter un coup. Pas dans Pagan, le destin de Roanoke (on va dire Pagan, hein, si ça ne vous dérange pas).
Cela faisait quelques années maintenant que j’avais pris le pouvoir. Démocratiquement, bien sûr. Quelques années pendant lesquelles j’avais su habilement écarter tous ceux qui auraient pu se dresser sur mon chemin, et venir contester ma toute-puissance. Quelques années que la population, après l’incrédulité et la colère, avait cédé à la résignation. Quelques années que la paix, ma paix, était devenue la norme. Ce royaume était mien, et il le resterait, quoi qu’il en coûte.
Scout, ça veut dire dénicheur de talents. Rien à voir, donc, avec une série de jeunes gens foulard au cou qui pratiquent l’art de la reconnaissance des chants d’oiseaux tout en vendant des cookies. Pas grand-chose à voir, d’un autre côté, avec cette histoire de recruter pour un cirque.
Il faut que je vous parle de ma relation aux plantes. J’avais d’abord pensé à vous faire une analogie à base de « coexistence pacifique », mais le terme implique l’existence d’idéologies opposées et d’un conflit larvé. C’est pas ça. Simplement, les plantes vertes, je m’en tape, mais je m’en tape tellement.
Kelly est morte. Je ne sais pas pourquoi elle a décidé de retourner sur le ponton, au milieu de la nuit, alors que le tueur au masque de cochon rôde depuis un bon moment déjà. J’étais trop loin pour l’aider. Trop loin et pas assez forte, pas encore. Brandon va être triste… enfin, s’il n’est pas en train de se vider de son sang.
« C’est un jeu où l'on gère une usine…
– T’aurais pas un thème un peu original ?
– Bah, c’est une usine de fromage, on a déjà eu une usine de chocolat, mais jamais de fromage…
– Mouais…
– Une construction de ville, alors ?
– …
– Non, mais c’est sur la Lune ! »
Un jeu de Rémy et Nathalie Saunier, je m’arrête toujours. Déjà parce que le couple sait fabriquer des jeux faciles d’accès sans être bêta, ensuite parce que depuis Petits Peuples, je sais qu’ils peuvent parfois y glisser un vice inattendu.
On pourrait croire que les jeux coopératifs pleuvent, mais cet afflux est en majeure partie composé de jeux d’enquête et escape, de campagnes narratives, ou encore de jeux d’ambiance qui, il y a dix ans, auraient eu un système de points compétitif inutile. Pour ceux qui ont le goût de la coordination précise, il faut encore scruter les sorties pour y trouver sa portion congrue.