Le jeu vidéo Dorfromantik avait déjà tout d’un super jeu de plateau, mais il avait aussi un défaut : on ne pouvait pas toucher ses petites tuiles avec les doigts. Fort heureusement, cette période sombre est derrière nous, parce que son adaptation en jeu de société vient de sortir en version française.
Avec son petit grimoire qu’on remplit de sorts et son univers à base de magiciens qui sortent la robe de soirée pour le Grand Rite Annuel, Spellbook a normalement tout pour me plaire. Charmant qu’il est, il pousse même les avances jusqu’à baser son principe sur des combinaisons de sorts, qui ont chacun une couleur et un effet qui peut évoluer pendant la partie.
Mon papa m’a souvent dit : « Quand tu tiens une bonne idée, faut pas la lâcher ! » : Guy-Roger Duvert* et moi, on devait vraisemblablement avoir le même papa. En 2016, ce Français expatrié aux États-Unis sort le film Virtual Revolution, qui dépeint un futur où les gens se sont réfugiés dans des mondes virtuels, pour le plus grand bonheur des corporations. Suivront une BD et un roman, qui font office de préquels à son film – et plus récemment, un jeu de société.
Je suppose que vous connaissez toutes les astuces à la Canard PC pour rendre un texte vivant : des jeux de mots douteux, des digressions à plusieurs centaines de kilomètres du sujet, et surtout les fameux dialogues insérés pour faire croire qu’on raconte une vraie partie (alors qu’on n’en a pas fait une mais plutôt douze, et qu’on n’est pas toujours drôles à 3 heures du mat’ autour d’un jeu expert).
« Cher voisin. Nous comprenons que jouer à des jeux vidéo et des jeux de société est ce que vous considérez comme un "métier" (sérieusement, trouvez un travail). Dans le respect des règles de l’immeuble, veuillez toutefois noter qu’à la prochaine partie de Ready Set Bet, nous descendrons tous, pour cramer votre logement, vos amis et vous arracher la langue. Cordialement ».
Après un succès, le second album, mais si vous savez, celui de la maturité, est toujours le plus compliqué. Les Français de Spiral Éditions ont pu préparer la suite dans les meilleures conditions, grâce aux excellentes ventes de District Noir.
« Bon Tisseur, c’est toi le spécialiste des JCC, tu nous fais un truc sur Lorcana ?
– Euh, c’est que j’avais une histoire en or sur Magic et les Pinker…
– Non, mais Magic c’est has-been, on en a marre que tu parles que de ça, faut que tu changes d’air.
– Mais je…
– Allez, tu me ponds une page pour le prochain HS, merci bisous ! »
Oui je sais, vous allez m’accuser de lobbyisme, de favoritisme, voire d’avoir des actions chez Leder Games. Tout ceci est faux. J’aimerais bien, notez. Mais non, c’est juste que j’aime ce que fait Cole Wherle, et que j’ai sacrément envie de vous parler de son prochain projet.
« C’est un jeu où l'on gère une usine…
– T’aurais pas un thème un peu original ?
– Bah, c’est une usine de fromage, on a déjà eu une usine de chocolat, mais jamais de fromage…
– Mouais…
– Une construction de ville, alors ?
– …
– Non, mais c’est sur la Lune ! »