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Huawei boit, les puces kirinquent

Hisilicon, filiale d’Huawei, a officialisé le SoC Kirin 970. L’engin est un octocore gravé en 10 nm, avec quatre cœurs Cortex-A73 cadencés à 2,4 GHz et quatre cœurs Cortex-A53 à 1,8 GHz, le tout accompagné d’une puce graphique MALI G72 MP12 de douze cœurs. De quoi assurer au niveau rendu 3D et décodage des flux vidéo 4K à 60 images par seconde en HDR10. En revanche, pour les rendus de souriceaux à moitié digérés sur la moquette, le félidé domestique reste imbattable. Par ailleurs, en accord avec les propos tenus lors de la dernière Google IO sur le devenir des SoC, le Kirin 970 est le premier de son espèce à intégrer une neural processing unit (NPU, 1,92 Tflop au garrot en FP16), une puce chargée d’accélérer les calculs menés par l’intelligence artificielle des assistants avec, comme exemple donné, 2 000 images analysées par minute contre 97 sans l’aide de la NPU. Comparé au Kirin 960, la puissance du Kirin 970 serait augmentée de 20 % et l’efficacité énergétique de 50 %. Pas de chute, j’ai tout donné dans le titre.

Au fil du Threadripper

Parmi les grands mystères de la vie, entre les angoisses métaphysiques provoquées par l'idée d’un univers holographique et la recette secrète du clafoutis énergisant au poireau colombien de Tata Renée, découvrir ce qui se trouve sous le capot d’un processeur AMD Ryzen Threadripper 1950X est en bonne place. Parce que oui, évidemment que c’est important de le savoir. L’engin embarque-t-il deux dies de huit cœurs ou bien quatre dies de quatre cœurs, ou bien encore un très petit poney très courageux ? Parce que oui, évidemment que c’est important de le savoir. N’y tenant plus, l’overclockeur Der8auer a sacrifié une puce sur l’autel de la geekerie afin d’en examiner les entrailles. Un étripage à près de 1 000 boules, certes, mais que vaut un petit smic face à la quête de vérité ? Rien, nous sommes d’accord. Après avoir décalotté la bestiole au pied-de-biche, l’overclockeur a finalement constaté la présence de quatre dies, sauf que seuls deux sont actifs, placés en diagonale pour une meilleure dissipation thermique. Quant aux deux autres, ils sont vides, dénués de transistors, et ont pour unique fonction de préserver l’intégrité structurelle d’une puce soumise à la pression de gros dissipateurs. Point d’Epyc recyclé, et surtout, pas de petit poney courageux. Terrible déception.

Quant à IAsimov…

Oren Etzioni, en charge des questions d'IA à l’institut Allen – un aréopage « dédié à la compréhension de la complexité de la bioscience » – a proposé trois nouvelles règles pour protéger l’humanité face aux potentielles dérives des systèmes d’IA. Dans une tribune publiée par le New York Times, il explique que les inquiétudes soulevées dans les domaines de la confidentialité, de l’emploi et de l’armement sont justifiées. D’autant plus qu’il est trop tard pour lever le pied sur les recherches, sous peine de se faire distancer par d’autres nations moins soucieuses d'éthique, la Chine notamment, comme la cite Oren en bon patriote étatsunien. Pour éviter que l’humain ne perde le contrôle des IA et que ça se termine au fusil à pompe dans les serveurs, Oren préconise qu’elles soient soumises aux lois humaines, s’identifient en tant que telles auprès de leurs interlocuteurs et enfin ne puissent conserver ou divulguer des données confidentielles sans l’accord de la personne concernée. Et d’ajouter qu'il serait bon de rendre obligatoire la présence d'un interrupteur d’arrêt inviolable. Mmmhhh, ça me rappelle ces films où des savants assurent que l’expérience foireuse est totalement sous contrôle, avant que le poulpe mutant ne s’échappe par les toilettes des dames (pourtant interdites aux poulpes) et ne considère le personnel de la base comme de goûteux club sandwichs.

Le circuit s’impeause

Une équipe de chercheurs japonais menée par Takao Someya, de l’université de Tokyo, a développé des biocapteurs prenant la forme de circuits imprimés apposés directement sur la peau. Le doute me taraude quant au fait d’avoir déjà couvert ce type de trouvaille par le passé, mais puisque je suis de mauvais poil, hors de question de perdre du temps à fouiller les archives entreposées à la cave. C’est que mine de rien, près de trente années de piges ça prend de la place, d'autant que j’ai imprimé tous mes textes en quatre exemplaires pour plus de sécurité en cas d’attaque EMP. Oui, en quatre seulement, respecter les forêts, c’est important. Concrètement, le circuit est d’abord apposé sur un patch qui, après avoir été vaporisé avec de l’eau, se dissout et colle au derme. J’ai bien dit au derme. Épaisse de quelques nanomètres, l’électrode est constituée d’un alcool polyvinylique recouvert d’or. Testé à petite échelle sur une vingtaine d’apprentis-cyborgs, aucune irritation des aisselles ou inflammation des nasaux n’a été décelée. Les applications ne manquent pas, des plus superficielles aux plus fascistes, mais en attendant, c’est à la médecine et aux biocapteurs (monitoring) que la technologie s’adresse.

Souriez s’il vous poulet

La chaîne d’alimentation KFC, porte-étendard du Kentucky dans le monde et néanmoins propriété du groupe chinois Yum Brands (mange ta mondialisation), teste un service « Smile to Pay » dans l’un de ses restaurants d’Hangzou (Chine). Comme son nom l’indique, l’idée consiste à payer sa saine et goûteuse pitance d’un sourire hypocrite, face à une machine qui de toute façon s’en tamponne le coquillard que vous soyez content ou pas d’ingurgiter de la volaille frite. Tout ce qu’elle veut, c’est identifier le client fissa pour débiter son compte bancaire et passer au suivant. Bon, j’ai l’air un peu tendu, ne faites pas attention, je suis d’humeur exécrable. Le système utilise la technologie Alipay développée par Alibaba, capable de voir à travers les maquillages et autres perruques de drag-queen au moment d'identifier le péquin. Ce dernier doit toutefois conserver son smartphone à portée de connexion de la caméra pour valider la transaction. Une preuve supplémentaire que la reconnaissance faciale de masse est pour un avenir proche.

En vrac

Zack Thoutt, ingénieur logiciel impatient, a gavé un réseau neuronal avec 5 000 pages issues de la saga littéraire A Song of Ice and Fire (d'où a été tirée la série Game of Thrones) pour prédire les rebondissements à venir. Nous ne somme pas chiens, nous n’en dirons pas plus. / Philips a présenté de nouveaux kits de lampes connectées Hue, dont un qui ne nécessite pas de Hue bridge. Génial, ils ont inventé l'interrupteur. / Panasonic a présenté l’EZ1000, annoncé comme le plus grand téléviseur OLED Ultra HD Premium de la galaxie spatiale avec ses 77 pouces de diagonale (HDR10, HDR HLG, 14 haut-parleurs, 20 000 euros). / Le nouveau smartphone haut de gamme V30 de LG a, semble-t-il, marqué les esprits des visiteurs de l’IFA 2017, avec une dalle OLED 6 pouces sans rebords, un Snapdragon 835 et un double capteur photo de 13 et 16 (f/1,6) mégapixels. / Selon les Allemands de Tom’s Hardware, les températures données par un AMD Threadripper 1950X overclocké seraient fausses en raison d’un bug de l’AGESA 1003 Patch 4, avec à la clé un risque de surchauffe du CPU. / AMD va offrir le support gratuit du RAID NVMe sur les plateformes X399 Threadripper dès le 25 septembre (RAID 0, 1 et 10, jusqu’à dix périphériques. Pas de RAID 5). / AOC procède au rappel des moniteurs AOC PDS241 et PDS271 conçus avec Porsche, certains boîtiers externes présentant un risque de décharge électrique.

Au même moment, à Volta Cruz

En attendant que des Geforce équipées de puces Volta égayent nos folles nuits vidéoludiques sur écran 128K (minimum), Nvidia a livré plus de détails sur la GV100 durant le dernier symposium Hot Chips. Rappelons que cette puce – haut de gamme et destinée à un usage professionnel, intégrée sur carte Tesla V100 – est gravée en 12 nm FFN par TSMC, occupe une superficie non négligeable de 812 mm², embarque 21 milliards de transistors, 16 Go de mémoire HBM2 Samsung (quatre piles de 4 Go), 5 120 unités CUDA et 640 nouveaux cœurs Tensor chargés d’optimiser l’apprentissage automatique et 80 multiprocesseurs de flux. La version au format propriétaire NVLink offre une puissance théorique de 7,5 Tflops en FP64, 15 Tflops en FP32 et 120 Tflops pour l’apprentissage automatique, pour un TDP d’environ 300 watts. La version PCIe, moins puissante, revendique quant à elle 7 Tflops en FP64, 14 Tflops en FP32 et 112 Tflops en mode apprentissage, pour un TDP de 250 watts. Nvidia parle ainsi de performances multipliées par 9,3 avec la librairie cuBLAS (CUDA Basic Linear Algebra Subroutine), utilisée par l’apprentissage. Pour les autres types de calcul, le gain de performance annoncé est de 50 % comparé à la P100. Les paris sont ouverts pour savoir ce que donnera la version destinée aux joueurs.

Ah ouais d’ARCore…

Évolution naturelle de la plateforme Tango, Google a dévoilé ARCore, un nouveau kit de développement dédié à la réalité augmentée sur Android 7 Nougat et 8 Oreo. L’API sera directement disponible pour des millions d’appareils, un sacré avantage comparé à Tango qui exige un matériel spécifique. Matériel que, pour l’heure, seul Lenovo a daigné intégrer aux smartphones Phab 2 Pro, faisant office de gentil cobaye. En un mot comme en cent, ARCore est tout simplement le pendant pieuvresque de l’API ARKit d’Apple, prévue pour intégrer le prochain iOS 11. Bon, vous savez tout, pas grand-chose d’autre à ajouter à l’histoire. Mais ne gâchons pas les lignes restantes avec un énième hors-sujet et profitons-en pour évoquer les mystérieuses lunettes de réalité augmentée fomentées par Magic Leap, un projet qui, pour rappel, a levé 4,5 milliards de dollars, auprès de Qualcomm et Google notamment. À défaut de voir du concret, un brevet de lunettes intelligentes déposé en 2015 a été accordé fin août, signe que lesdites lunettes bougent ARCore.

Faudra pas s’hyperlooper au virage

Mois après mois, le projet de tunnel Hyperloop lancé en 2013 par Tesla creuse son trou, avec à la clé, peut-être, l’émergence d’un moyen de transport aux performances dignes du XXIe siècle. En attendant ce jour béni, la seconde édition de l’Hyperloop Pod Competition a permis à vingt-cinq équipes internationales de se mesurer sur la piste d’essai de 1,25 km construite près des locaux de SpaceX. Les étudiants de l’Université Technique de Munich – la Team Warr – ont une nouvelle fois décroché la victoire avec un pod Hyperloop de 80 kg ayant dépassé les 324 km/h, propulsé par un moteur électrique de 50 kW (40 Nm). Le record n’aura toutefois pas tenu longtemps, pulvérisé quelques jours plus tard par le pod de Tesla SpaceX. Jusqu’alors utilisé pour pousser les capsules des compétiteurs, ce dernier est monté jusqu’à 355 km/h avant que certaines pièces ne prennent feu, comme l’indique Elon Musk dans un message sur Instagram. Il pense toutefois qu’avec quelques ajustements, le pod atteindra 500 km/h dès le mois prochain, avec pour objectif final la conception d’un wagon qui se déplacera entre 800 et 960 km/h. Par ailleurs, la Californie a donné son accord pour la construction d’un nouveau tunnel d’essai de 3,2 km.

On veut le 5 et PCI tout

Ah ça, on peut dire qu’il était temps que le PCIe 5.0 soit annoncé, car vraiment, le PCIe 4.0, ce n’est plus possible. Trop vieux, dépassé, pffff, un poumon je vous dis. D’ailleurs, cela fait quoi… sept ans qu’on se le traîne ? Attendez je regarde mes fiches pour vérifier, car c’est ça le journalisme total, aucun compromis sur l’info, on ne lâche rien… Aloooors… Mmmhhh… Euh… Euhmmmm… Ah mince… Euh OK… Bon ben voilà, c’est bien ce que je disais, le PCIe 4.0-1.0 à 8 GT/s est sorti en 2010, ça fait bien sept ans. En attendant que ces messieurs les fabricants daignent supporter le PCIe 5.0-1.0 à 16 GT/s promis pour 2017, le PCI SIG en charge de la norme a annoncé que le PCIe 4.0+1.0 sera finalisé en 2019, auréolé de ses 32 GT/s. En fait, au train où vont les choses, la probabilité que le PCIe 3.0+1.0 finisse à la benne n’est pas à exclure. Tout comme il est très probable que cette news soit un scandale. Et puisqu'il me reste encore quelques signes à écrire pour rentrer dans le gabarit, voilà c'est fait merci bien. Un scandale je vous dis.

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