Fil d'actu

12/11

No future

Les Game Awards, ce grand bal annuel du marketi jeu vidéo, avait un jour juré de faire place aux voix marginales et prometteuses via son programme "Future Class" : une promo de jeunes talents censés incarner l’avenir du médium. Sauf que voilà, en 2025, ces mêmes élus se demandent si leur engagement social n’a pas été puni par un silence radio bien senti. Plus d’événements, plus de soutien, plus de mails — à croire que l’avenir, c’est bien, mais juste lorsqu’il ne parle trop fort. Certains membres, engagés dans des causes comme la diversité ou les droits des travailleurs, soupçonnent que leur activisme a refroidi les ardeurs de Geoff Keighley. D’autres évoquent une simple négligence, un désintérêt. Youness Rabbi, game designer, affirme même que Geoff, interrogé sur les raisons de son silence, lui aurait laconiquement répondu « Parce que c’est mon show, et personne ne doit me dire comment utiliser ma plateforme ». Dans tous les cas, la Future Class semble reléguée au placard, entre le trophée du meilleur jeu Blockchain et le NFT de l’année. P.

11/11

Menteur menteur

Il y a des choses qui manquent alors que l’on pensait ne pas les aimer à l’époque : la rentrée des classes, la Maïzena de mémé, Peter Molyneux qui dit de la merde… Bonne nouvelle, Peter est de retour ! Dans une interview accordée au magazine Edge, Peter commence par un exercice d’autocritique. En revenant sur Legacy, son jeu de gestion médiocre nourri aux NFT et à la crypto qui aurait (il conteste les chiffres) généré 54 millions de dollars en prévente de terrains virtuels, il reconnaît : « Je ne le soutiens plus, car fondamentalement, le concept même de jeu crypto était erroné ». Plus fort encore, il avoue : « J’admets aujourd’hui avoir fait des promesses excessives et avoir dit des choses que je n’aurais pas dû dire à propos de Curiosity. Mais je ne l’ai fait que parce que je pensais que c’était la bonne chose à faire à l’époque. ». Et pourquoi papy Peter fait tout cela ? Pour nous vendre son prochain projet bien entendu ! Master of Albion serait une « rédemption » pour lui, et – promis – son dernier tour de piste. Le pire dans tout ça, c'est qu’il s’agit d’un god game/RTS fabriqué avec des anciens de Lionhead et que le tout ne semble pas trop emballé dans un papier cadeau de promesses bullshit. Tout fout le camp. P.

10/11

Mauvaise foi nocturne

Rockstar continue de terroriser tous les développeurs du monde et de les empêcher de dormir. Alors qu’ils avaient « promis promis » une sortie du bulldozer GTA 6 en mai 2026 (contrairement à l’annonce initiale pour fin 2025, qu’ils avaient juste « promis »), les Californiens ont annoncé, le 7 novembre, un nouveau report, pour finaliser (finir) le jeu. Ce sera donc pour le 19 novembre 2026, nous dit-on, mais cette fois c’est « promis promis promis ». Partout dans le monde, des développeurs se réveillent donc de nouveau en sueur la nuit, en hurlant « AH ! Faut que je décale aussi la sortie de mon jeu », avant de se souvenir que leur tycoon de toiletteur pour chiens ne boxe pas dans la même catégorie. P.

07/11

La désunion fait la force

Selon un article de Bloomberg, Rockstar vient de licencier plus d'une trentaine de ses salariés, un an avant la sortie de GTA VI (qui vient d'être repoussé au 19 novembre 2026). Le syndicat Independent Workers' Union of Great Britain (IWGB) dénonce « un acte de répression antisyndical impitoyable », sachant que ces salariés avaient tous pour point commun de faire partie d'un serveur Discord privé dédié à l'organisation syndicale au sein du studio. La maison mère de Rockstar, Take-Two Interactive, a répondu rapidement aux interrogations des médias par le biais de son porte-parole Alan Lewis, lequel a déclaré avoir « mis fin à la collaboration » (un terme plus sympa pour dire « licencier ») d'un « petit nombre d'individus » (un terme plus sympa pour dire « entre 30 et 40 êtres humains ») pour « faute grave », niant toute accusation de répression antisyndicale. Selon un communiqué envoyé à Bloomberg, les employés concernés auraient été « surpris en train de diffuser et de discuter d’informations confidentielles sur un forum public. » De leur côté, l'IWGB a annoncé qu'ils ne comptaient pas lâcher le morceau – il est donc fort probable qu'on vous reparle de cette affaire dans les mois à venir. ER.

05/11

Contrôle surprise

Nous avons quelques nouvelles du rachat d'EA par un consortium mené par toute une armée de super-vilains (pour rappel, le PIF, Silver Lake et Affinity Partners) : dans une FAQ destinée aux employés de la boîte, on apprend que l'éditeur assure être dans une « bonne position financière » (malgré ses quelque 20 milliards de dette, donc) et entend bien préserver son « contrôle créatif ». Sachant que c'était peu ou prou le même discours que tenait SNK (dont le PIF détient 96 % des parts depuis 2022) avant que Cristiano Ronaldo ne débarque sans aucune raison valable dans Fatal Fury : City of the Wolves, permettez-moi d'être dubitative – on en reparle quand Mohammed ben Salmane débarquera sous forme de DLC dans les Sims. ER.