Après avoir ordonné à mes escouades d'avancer avec précaution dans la forêt, je progresse accroupi au milieu des soldats. Soudain, des coups de feu partent, une rafale soulève un nuage de poussière à un mètre de moi. Les hommes hurlent, se jettent à terre, ripostent. Caché derrière un arbre, j'essaye de repérer les tireurs adverses tout en ordonnant à deux pelotons de prendre l'ennemi en tenaille. On croirait un rêve tiré des meilleures nuits d'ackboo, celles où il murmure « AKM… Régler le zeroing de l'AKM… » et où un grand sourire illumine son visage endormi. Ce n'est pourtant pas un rêve mais Freeman : Guerrilla Warfare, un jeu au concept très simple puisqu'il s'agit d'une grossière repompe de Mount and Blade, à une originalité près : un décor contemporain. Dans Freeman : Guerrilla Warfare, on dirige un petit groupe de soldats sur une carte stratégique, on visite des villes pour acheter des vivres et des armes, on chasse des bandits dans les bois puis on s'enhardit et on attaque des cités entières ; en bataille, le jeu passe d'une vue du dessus à un combat en temps réel en 3D, comme dans un FPS, où il est possible de donner des ordres aux troupes tout en prenant part aux fusillades. Du Mount and Blade, mais avec des armes à feu. Cela suffit à rendre Freeman : Guerrilla Warfare palpitant.
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Freeman : Guerrilla Warfare
L'Arma Mater
Une carte du monde ocre, une simulation balistique poussée, des toponymes qui finissent par -vka… J'aurais juré que Freeman : Guerrilla Warfare était un jeu russe. Ou polonais, pourquoi pas. Mais voilà, après vérification, j'ai été surpris d'apprendre qu'il s'agissait d'un jeu américain. Qui se faisait donc passer pour un jeu de l'ex-URSS afin de gagner un peu de crédibilité dans le monde des FPS militaro-hardcore. Comme quoi, le pays d'origine d'un studio est un outil marketing comme un autre. Remarquez, on le savait : personne ne jouerait à un simulateur de camion-benne développé ailleurs qu'en Allemagne.
Caché derrière un arbre, j'essaye de repérer les tireurs adverses tout en ordonnant à deux pelotons de prendre l'ennemi en tenaille.
Guérilla de la joie. Ils sont bien rares, les jeux qui proposent de contrôler plusieurs escouades de soldats en temps réel et de faire pan-pan à leurs côtés. Or, Freeman : Guerrilla Warfare se tire admirablement de cet exercice : la balistique et la maniabilité des différentes armes ont été soignées, de même que l'arsenal à tendance soviétoïde et l'intelligence des combattants adverses (qui restent prudents et n'hésitent pas à prendre à revers quand il faut). C'est d'ailleurs ce qui m'a convaincu de ne pas jeter Freeman : Guerrilla Warfare aux orties. En dehors des escarmouches, l'ergonomie atroce, la difficulté extrême et un système rudimentaire de sauvegardes rendent la progression très pénible, au point qu'il m'a fallu tricher (touche FIN, pour ceux qui voudraient essayer) pour parvenir jusqu'à des batailles de grande ampleur. Elles souffrent de décors répétitifs et de l'absence d'un système d'ordres intégré à la vue en 3D (pour l'instant, il faut ouvrir la carte pour diriger une escouade), mais j'ai malgré tout pris mon pied à combattre au milieu de mes troupes. Quand tricher et fermer les yeux sur l'absence de fonctionnalités nécessaires ne sera plus un pré-requis pour apprécier Freeman : Guerrilla Warfare, je pense même qu'ackboo piratera mon compte Steam pour y jouer.