Le temps, me dit l’une des nombreuses définitions du dictionnaire Larousse, est une « notion fondamentale conçue comme un milieu infini dans lequel se succèdent les événements ». Alors c’est très intéressant, mais que fait-on, comment fait-on j’ai envie de dire, dans le cas d’une boucle temporelle où ce ne sont pas les événements qui se succèdent mais les gens ? Est-ce que l’on pourrait considérer que les gens sont des événements ? Et s’il ne dépendait que d’eux de donner ou non sa valeur au temps ?
Je suis prête à me damner pour un bon jeu d'enquête. Donnez-moi n'importe quoi, un perroquet mort assassiné, un couteau à beurre disparu ou une chaussette retrouvée dans une laverie et je fonce, carnet en main et monocle vissé à l'orbite. Alors quand en plus on me dit qu'il y a moyen de mener l'enquête avec Pikachu himself, je fonds.
La tête dans le seau, le moral dans les chaussettes, l'estomac dans les talons, une araignée au plafond, un petit vélo dans la tête et des choses en travers de la gorge : il y a des jours où rien n'est en ordre, où tout a foutu le camp pour aller se fourrer n'importe où. Et puis plus ça va moins ça va. Alors on décide qu'on va se remettre les idées en place. Et ça marche plus ou moins. C'est un peu l'histoire de nos deux jeux du jour. Ce qui permet a minima de se sentir moins seule.
Dans la famille des jeux vidéo qui se passent dans votre tête plus qu'à l'écran, Orwell premier du nom avait tapé un assez grand coup. Intelligent, capable d'un discours sensé sur notre époque, il était parvenu malgré un budget modeste et une équipe réduite à faire produire à ses joueurs des hectolitres de jus de crâne. Orwell : Ignorance is Strength n'en est pas la suite, puisque les événements qui s'y déroulent se passent en même temps. Mais ce nouvel épisode vient épaissir un peu plus le millefeuille de complexité.
Dans un couloir sombre, une forme indéterminable avance en rampant. Des bruits de mastication, des renâclements inhumains la précèdent. Caché derrière un bureau, je la regarde avancer vers moi. Une blouse blanche couvre son corps difforme. Je crois que c'est Stan. Ou ce qu'il en reste. J'espère qu'il ne m'a pas vu.
En vertu d'une règle implicite de la rédaction, nous testons tous les jeux de canard avec une application particulière. Le palmipède dont il est ici question a deux caractéristiques majeures. D'abord il porte très mal ce nom, puisqu'il marche sur deux jambes. Et il pratique le noble art de la boxe.
Voilà, je crois qu'il est temps d'en parler publiquement. Une de mes passions secrètes, c’est le malaise. La gêne. Les situations embarrassantes. Mon analyse personnelle, c'est que la source du malaise réside dans ce fin décalage entre ce que les gens veulent montrer d’eux et ce qu’ils en montrent effectivement. Il y a là je crois quelque chose de profondément humain, qui me fascine.
« Si seulement j’étais une petite souris », disais-je la semaine dernière à une connaissance invitée à une soirée professionnelle à laquelle je n'avais pas été conviée. Ben oui, être une petite souris, c'est la planque parfaite pour épier toutes les conversations, surtout celles des gens qui ne m'invitent pas. C'est du moins ce que je croyais, jusqu'à ce que je joue à Moss.