À chaque profession ses risques propres, sa morbidité, sa mortalité, ses règles de sécurité. Chez Presse Non-Stop on fait très attention chaque jour à ne pas mourir de rire, on surveille nos consommations de drogues et d’alcool afin qu’elles ne tombent pas en-deçà d’un certain seuil, et on s’arrange pour que notre dette de sommeil ne dépasse jamais le trou de la Sécu. Mais d’autres professions sont bien plus périlleuses.
Cassie travaille pour une grande société. Le genre de société qui occupe plusieurs étages d’un même bâtiment, le genre de société où chaque niveau correspond à un département. Un gros machin. Il y a même une salle de sport où s’entraîner au sous-sol. Dans cette boîte, Cassie s’occupe de la prospective. Elle est oracle d’entreprise.
Je sais, je radote, mais souvent la vie nous réserve des surprises. Parfois, et c'est ce dont je vais vous parler aujourd’hui, il nous arrive même d'être « déçus en bien », comme disent nos amis Helvètes. Cela peut arriver dans n’importe quelles circonstances : un film dont vous vous attendiez à ce qu’il soit nul et qui se révèle plutôt intéressant, cette personne super ennuyeuse au réveillon devenue un pivot de votre cercle d'amis à Pâques ou la réunion de 17 heures un vendredi qui vous ouvre des perspectives professionnelles jusqu’alors insoupçonnées.
Malgré mes suppliques, mes caprices, mes promesses de bonnes notes et de conduite exemplaire, malgré mes grands yeux humides et un art consommé du menton tremblottant, malgré les mains jointes en une prière à laquelle il m’apparaît rétrospectivement difficile de résister, je n’ai jamais eu de chien. Mes parents ont toujours refusé. Je n’ai donc jamais connu la force de ce lien qui unit l’animal à son humain, ces bâtons lancés, ces croquettes versées, ces retours à la maison fêtés par une bestiole poilue et pleine d’amour.
Ce qui fait tout le charme de la vie, mais aussi toute sa relouïtude par moments, c’est qu’on n’est jamais bien sûr de ce qui guette, tapi dans l’ombre. Quand Kahn Lusth, tout penaud de me voir privée d’un jeu que j’attendais, m’a, dans sa grande bonté, proposé Masters of Anima pour me consoler, je m’attendais à une balade tranquillou entourée de minions dans des décors de carte postale. J’avais presque tout faux.
Plus je vieillis et plus j’aime qu’on ne m’explique pas grand-chose. Qu’on me fasse vivre des tas d’émotions, des grandes des belles des mystiques et des pathétiques, et puis qu’on m’abandonne sur le bas-côté de la fiction avec pour toute consolation un grand besoin d’explication niché au fin fond du cerveau. Oh, je n’irai peut-être pas très loin. Je n’échafauderai sans doute aucune théorie convaincante. Mais parfois, dans les jours qui suivront, je me surprendrai à revisiter mes souvenirs pour combler les blancs. Et j’aime ça.
Ah le train, les vacances, le plaisir de lire un magazine tout en jetant de temps à autre un coup d’œil au paysage qui défile, de rêvasser au temps libre qui s’annonce, au soleil et aux gens que l’on aura plaisir à revoir… Ahem, on me signale dans l’oreillette que Train Valley 2 c’est du fret ferroviaire et du transport de travailleurs, je suis confuse, on est là pour bosser en fait.
Il y a quelques années, lors d’un événement presse, le patron de Daedalic avait annoncé tout fiérot que le studio allemand avait racheté les droits d’un roman culte, vendu à 15 millions d’exemplaires, et allait se lancer dans son adaptation en jeu vidéo. Ce roman, c’était Les Piliers de la terre, de Ken Follett, et votre serviteuse toute penaude d’avoir vu tant de journalistes extatiques quand elle n’avait pas la moindre idée de ce dont il retournait s’acheta le livre la semaine suivante, le lut pendant les vacances, et eut ainsi tout le loisir de l’oublier depuis.