Cabinet de curiosités

(the) Gnorp Apologue - La roche posée

Qu’est-ce qui fait cliquer les hommes ? Probablement la même chose qui fait pomper les Shadoks, ou courir les Gnorps. Ces pauvres petites bêtes, en se réveillant un beau matin, ont trouvé un énorme rocher au milieu de la forêt où elles folâtraient sans but mais dans un total abandon. Alors, fort logiquement, elles ont fait ce que n’importe qui à leur place aurait fait : elles ont commencé à taper sur le rocher, pour le casser et s’en débarrasser. Ensuite, comme on dit sur YouTube, ça a mal tourné.

Windowkill - La porte ouverte à toutes les fenêtres

Sous leurs airs innocents, les premiers jeux vidéo traitaient tous de sujets graves, des peurs profondes de l’humanité. Peur de l’apocalypse nucléaire dans Missile Command, peur de l’invasion dans Space Invaders, peur de la mort avec Pac-Man et ses fantômes. Fidèle à cette tradition, Windowkill, héritier du vénérable Asteroids, a pour sujet l’une des pires craintes de l'humain moderne : avoir un bureau Windows avec des fenêtres en bordel.

Buckshot Roulette - Big hasard

C'est quand même fou qu’à notre époque où tout a été gamifié, du travail aux tâches ménagères, personne n’ait jamais pensé à gamifier la roulette russe, laquelle est pourtant « un jeu de hasard » à en croire Wikipédia, dont la neutralité du style ferait passer une notice de montage pour du Thomas Bernhard. Avec Buckshot Roulette, c'est maintenant chose faite.

Little Chef et The Barnacle Goose Experiment - Mélanges et démons

La pulsion première de l’être humain, ce qui le distingue de la bête, est celle de mélanger. L’animal ne mélange pas : il ramasse ou il mange. Mais laissez un gamin cinq minutes dans un parc et il aura déjà commencé à fabriquer une mixture à base de sable, de gadoue et de caca de chien et à la touiller avec un bâton « pour voir ce que ça donne ». C’est à cet instinct, fondement de l’expérimentation scientifique, que je voudrais rendre hommage aujourd’hui.

The Exit 8 et Prison Forever - Du pareil au même

Les études sont formelles : nous – c’est-à-dire « nous, les gens qui passons beaucoup de temps devant un écran » – avons du mal à nous concentrer. La faute aux réseaux sociaux qui nous bombardent de notifications, aux mails du boulot qui nous tombent dessus comme la drache sur un Breton et aux jeux vidéo qui nous surstimulent avec des couleurs vives. C’est pourquoi, oasis de calme dans ce monde agité, ce numéro du Cabinet sera consacré à des jeux où il ne se passe rien.

The Anglerfish Project et Dear Substance of Kin - C'est magique !

Le Petit Prince est-il mort piqué par le serpent ou est-il rentré sur sa planète ? À cette question qui déchire les hommes depuis quatre-vingts ans (on ne compte plus les conflits), j'ai toujours préféré la seconde réponse. Je l'imagine, devenu vieux, profitant d’un marché de l’immobilier favorable aux retraités pour s’acheter un gros bout d’astéroïde où se la couler douce. Un peu comme Pádraig, le héros de The Anglerfish Project.

Devolved - Neurone atypique

L’Apocalypse est derrière nous, la Terre est dévastée, l’humanité a disparu. Seul au milieu des ruines, un homme a survécu : Lloyd. Sur ses frêles épaules reposent désormais tous les espoirs de l’humanité. Cela pourrait être le pitch de 75 % des jeux vidéo depuis que les développeurs ont décidé que les zombies et la fin du monde étaient les seuls scénarios valables. À un détail près toutefois : Lloyd est complètement crétin.

Space Warlord Organ Trading Simulator - Abats les cadences infernales !

Vous rêvez d'un jeu qui se déroulerait dans l'espace ? où vous passeriez votre temps à acheter et vendre des trucs ? où l'immensité stellaire serait réduite à une sorte de marché aux puces tout juste bon à occuper des quêtes Fedex ? Eh bien écoutez, jouez à Starfield. À moins que, en bon hipster, vous ne souhaitiez quelque chose de plus original. Dans ce cas, continuez à lire, j'ai ce qu'il vous faut.

Battlepopes - Est-ce que c'est une blague ?

C'est étonnant venant d'un média tellement peu certain de sa propre valeur qu'il passe son temps à surcompenser et à vouloir prouver qu'il est un art, mais il existe aussi une claire hiérarchie des genres au sein du jeu vidéo. Tout en bas, on trouve les parodies, les pastiches, les machins dont on se dit qu'ils ont été créés suite à une idée balancée lors d'une soirée arrosée, qui ne sauraient constituer de vrais jeux. Bref, les Battlepopes.

Infinite Monkeys - Sois singe et tais-toi

Combien de temps faudrait-il à un singe pour écrire les œuvres complètes de Shakespeare ? À cette célèbre question, j'ai envie de répondre « pas tant que ça », Shakespeare (qui était lui-même un primate, même s'il cherchait à le faire oublier en portant une énorme fraise) ayant réussi à le faire de son vivant alors qu'il est mort à seulement 52 ans. Mais on va encore me dire que je suis passé à côté du sujet, contrairement à Infinite Monkeys, qui nous intéresse aujourd'hui.

Vous pouvez lire aussi

InZOI - The Sims Gangnam Style

Le règne tyrannique des Sims n'a que trop duré. Des mystérieuses plaines de Corée arrive un challenger qui veut bousculer l'ordre établi. Et ça a l'air complètement barré.

Memoriapolis - Antique organique

Vous connaissez le mot magique pour exciter un taré du city-building ? Je vous le donne, c'est « organique ». Et justement, Memoriapolis a l'air turbo-organique.

Dread Dawn - Étudiants vs Zombies

Nous sommes en 2024. Project Zomboid, malgré une décennie passée en version anticipée et un moteur graphique des années 1990, reste le meilleur jeu de zombies du marché. Ne serait-il pas temps de lui trouver un concurrent digne de ce nom ?

Moonshot - Objectif Lune

Souvenez-vous : avant de devenir un guignol d'extrême droite défoncé à la kétamine, Elon Musk nous avait promis qu'il coloniserait Mars en 2025. Au lieu de ça, il a colonisé Twitter avec des clowns fascistes. Décevant. Mais ne vous inquiétez pas : le jeu vidéo, comme d'habitude, va nous permettre de compenser.

Bodycam - Soldat, vous êtes dégradé !

L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Ou à ceux qui se couchent tard ? Dans la dépendance du pavillon parental qui abrite le Studio Reissad, c’est la seconde option qui prime. Luca et Léo, les frères fondateurs et artisans principaux de Bodycam, se sont levés aux aurores pour me recevoir. Cette nuit, ils codaient. Il est 11 heures du matin, l’aube, les coqs roupillent sans doute encore.