Le titre est assez explicite, forcément : je quitte Canard PC Hardware à la fin du mois. Après huit années en tant que journaliste puis en tant que rédacteur en chef, je laisse les clés du magazine à mon futur successeur.

On peut le voir comme une coïncidence, mais je suis arrivé chez Canard PC Hardware en octobre 2014 et j'ai commencé par un hors-série : l'opus numéro 3, qui expliquait comment monter un PC. Nous parlions à l'époque d'AM3+, de LGA 1150 et de la meilleure manière d'installer Windows 7 et 8. Mon dernier magazine, en octobre 2022, sera… un hors-série qui explique comment monter son PC (le 18e). Mais nous en sommes à l'AM5, au LGA 1700 et à Windows 10 et 11. Pendant ces huit années, j'ai rencontré des gens géniaux (comme Monsieur Chat, Kahn Lusth, Toto et bien d'autres), j'ai eu la chance de travailler avec Doc TB, Oni et de nombreux pigistes et je me suis même retrouvé catapulté rédac' chef quand le Doc a décidé d'aller concevoir des produits Fox Spirit en tant que hacker en chef dans la banlieue de Lyon. J'ai aussi vécu quelques crises avec Canard PC, comme tous les événements liés à Presstalis ou – plus récemment – celle liée à la hausse du prix du papier. J'ai connu le temps des GeForce « septante » à 300 €, comme dans mon premier vrai Canard PC Hardware, le 23 (en décembre 2014).
Mon premier Canard PC Hardware.
Parce qu'il faut évoluer, changer, aller voir de nouveaux horizons. Je suis resté environ huit ans chez Présence PC (puis Tom's Hardware) avant de passer chez Canard PC Hardware… et d'y rester huit ans. Je pense que c'est un bon chiffre. Il évite de rentrer dans une routine qui devient pesante, de ne plus évoluer. Et si c'est important pour moi, ça l'est aussi pour le magazine, je ne me leurre pas sur ce point. Je suis arrivé à un moment où la presse papier était encore dans une situation intéressante, et il faut bien avouer que ce n'est plus vraiment le cas en 2022. Canard PC Hardware a commencé son passage vers le web (oui, ça fait bizarre d'écrire ça en 2022) et doit vraiment finaliser cette étape pour continuer à vivre, à évoluer, à vous intéresser. Et je pense que pour cette étape, il faut du changement, quelqu'un capable de voir ce qui ne va pas, ce qui permettrait d'avoir un rythme différent, plus adapté aux contraintes modernes. Je suis fier de ce que j'ai fait en tant que journaliste avec Doc TB puis avec Oni, mais je me rends aussi compte que calquer un rythme trimestriel, lent, n'est pas adapté à un site Internet. Ce rythme a des avantages (le dossier sur l'upgrade de mon dernier Canard PC Hardware, le 54, ne pourrait probablement pas être écrit sur un site classique) mais aussi des inconvénients. Parce qu'il faut l'avouer, et c'est une des raisons de mon départ, c'est très fatigant. Il faut prévoir, anticiper, parfois changer ses plans, gérer des bouclages parfois épiques parce que le matériel n'est pas encore arrivé. Surtout, parfois, se retrouver avec des cartes graphiques ou des processeurs qui sortent entre le bouclage et la mise en vente… et rager parce qu'il ne sera pas vraiment possible d'en parler réellement avant trois mois, même si le site Internet de Canard PC règle un peu ce point. Nous allons probablement reparler rapidement de ce que je compte faire dans le futur, et vous pourrez évidemment me retrouver sur mon site personnel en attendant (oui, je fais ma pub), le journal du lapin. Pour terminer, merci à tous, vous, les lecteurs. C’est grâce à vous que Canard PC Hardware existe encore et qu’il continuera encore longtemps.