Auto Chess pour tout le monde
Auto Chess n'est ni un jeu de voiture, ni un jeu d'échecs, mais un mod pour DotA 2 dont la popularité a explosé depuis trois mois, particulièrement en Chine où il est né. Valve, qui adore récupérer les bons mods – Counter-Strike était à l'origine un mod Half-Life, et DotA un mod Warcraft 3 –, a donc décidé d'en développer, en interne, une version standalone, avec la bénédiction de ses créateurs, le studio Drodo. L'annonce a été faite fin mai. Deux semaines plus tard, lors de l'E3, ce même studio Drodo annonçait qu'il développerait de son côté une autre version standalone d'Auto Chess sur... l'Epic Game Store. Vous en voulez encore ? Le même jour, Riot Games dévoilait Teamfight Tactics, un mode de jeu inspiré d'Auto Chess pour League of Legends. Quant à moi, je suis en train de coder une version d'Auto Chess pour Ouya et j'ai déjà préco' ma Lamborghini. A.
Va voir Aiur si j'y suis
C'est une rumeur, certes, mais une rumeur en laquelle on peut croire : non seulement elle provient de Jason Schreier, titulaire pour dix années consécutives du titre d'« homme le plus fiable au monde », mais elle est tirée, excusez du peu, d'un LIVRE de Schreier. Dans Play Nice: The Rise, Fall and Future of Blizzard Entertainment, bouquin qu'il a consacré à Blizzard, Schreier nous apprend qu'une équipe travaillerait sur un FPS dans l'univers de Starcraft et que le projet serait piloté par Dan Hay, qui a longtemps été le grand manitou de la franchise Far Cry chez Ubi (et titulaire pour dix années consécutives du titre d'« homme avec la plus grosse voix au monde »). Les gens, dont je suis, qui attendent StarCraft: Ghost depuis plus de vingt ans seront heureux d'avoir une nouvelle raison d'espérer. LFS.
Pathos au grisbi !
Pile au moment où on pensait que la Russie avait atteint son pic en matière de tragédie, voilà qu'on apprend que le studio moscovite Ice Pick Lodge va sortir un nouvel épisode de Pathologic, série qui détient le double record du jeu vidéo le mieux écrit de tous les temps mais aussi du plus déprimant. Pathlogic 3, puisque c'est son nom, nous permettra d'incarner le « bachelor », jeune médecin venu sauver la ville de la peste, présent dans le jeu original mais pas dans Pathologic 2 (qui, rappelons-le, est un remake du 1) faute de budget. LFS.
Last Action Hero
Depuis quelques temps, à l'instar des héros de ses jeux, le cours des actions Ubisoft a une fâcheuse tendance à se jeter du ciel pour se crasher dans une botte de foin. D'après Bloomberg, la famille Guillemot aurait même entamé des discussions avec Tencent (qui détient déjà 10 % d'Ubi) pour chercher des moyens d'enrayer la chute. Parmi les rumeurs qui courent partout avec leurs petits pieds, la possibilité d'une sortie des marchés publics. Rien d'alarmant à en croire un porte-parole de la boîte, qui explique qu'Ubisoft « explore régulièrement toutes les options stratégiques disponibles dans l'intérêt de ses actionnaires. » À cette annonce, l'action d'Ubi a d'ailleurs bondi de 40 %, à la grande joie du petit malin qui en a acheté 225 000 même pas une heure avant que l'info soit rendue publique, et qui est soit le type plus chanceux du monde, soit l'auteur d'un beau petit délit d'initié. LFS.
Isolation à deux
C'est avec une joie non dissimulée (il nous a fallu une heure pour la faire redescendre du plafond, elle est petite et agile) qu'Ellen Replay a appris qu'Alien: Isolation aura une suite. Dix ans après la sortie de l'original, Al Hope, son directeur créatif, a lui-même annoncé que Creative Assembly travaillait sur un nouvel épisode, actuellement en début de développement. La sortie n'est donc pas pour tout de suite, mais cela fait tout de même bien chaud au cœur. Non que je compte y jouer (je suis beaucoup trop trouillard pour ça) mais dans le contexte actuel de rationalisation extrême et d'économies à tout bout de champ, il est agréable de voir qu'un jeu de qualité encensé par la critique n'a pas été condamné par son éditeur au simple prétexte de ventes décevantes. LFS.
À la guerre comme à la guerre
Si vous avez une heure et demie de libre, que vous avez envie de regarder quelque chose d'intéressant et de finir la journée dans le plus profond état de déprime possible, je vous encourage à regarder War Game: The Making of Stalker Documentary, disponible gratuitement sur YouTube. Dans ce documentaire de 90 minutes, co-produit par GSC Game World et Microsoft, vous découvrirez ce que c'est que de produire un jeu vidéo dans un pays en guerre, et à quel point on se sent bizarre à faire mumuse avec de fausses kalachnikov quand les vraies tirent quelques centaines de kilomètres plus loin. De quoi se faire passer pour de bon l'envie de jouer à des jeux de guerre. LFS.
Superman contre les super nazes
C’était quoi l’astuce de vos parents pour calmer le garnement que vous étiez ? « Arrête de mâchouiller mamie et tu auras un Carambar » ? « Arrête de molester ton petit frère avec ce tournevis, viens regarder les dessins animés » ? « Si tu arrêtes de gribouiller sur les déclarations d’impôts de papa, on ira acheter une glace » ? Saber Interactive, dans une situation similaire avec les joueurs de Space Marine 2 qui ont tendance à ne pas se comporter de la plus mature des manières en ligne, tente le tout pour le tout. Dans un récent billet publié sur le site officiel, il est demandé à tout le monde de bien se tenir, car ils pourraient jouer sans le savoir en compagnie de l’acteur Henry Cavill, adepte notoire du PC et fan déclaré du titre. Si ça ne tenait qu’à moi, j’utiliserais directement la manière forte en brandissant la menace de rendre le jeu woke. Radical contre les plus excités. K.
Arrêtez de faire des émules
En fouillant dans les poubelles, on a retrouvé la liste 2024 des bonnes résolutions de Nintendo. Voyons… Première ligne : « Continuer à gagner de l’argent. » Rayée. Deuxième ligne : « Faire en sorte que Zelda soit l’héroïne pour changer. » Rayée. Troisième ligne, « Péter la gueule (ou équivalent légal) à Palworld. » Rayée. Quatrième ligne : « Faire fermer la plupart des émulateurs Switch à grands coups d’intimidation, car on sait que personne n’a les moyens financiers de nous tenir tête sur le terrain judiciaire, même si les émulateurs ne sont pas illégaux en soi. » Après Yuzu, menacé de procès en mars, l’autre grand émulateur Switch, Ryujinx, vient de complètement disparaître des radars, car Nintendo aurait fait une offre de retrait à son développeur, manifestement acceptée. Le genre d’offre qu’on ne refuse pas, semble-t-il. Quoi qu’il en soit : rayée. K.
Dans le dernier livre de Schreier, on apprend que Blizzard tente une troisième fois – après Ghost et Ares, tous deux abandonnés – de développer un jeu de tir dans l’univers de StarCraft. Si le projet n’aboutissait pas, il s’agirait de la trilogie la plus confidentielle de l’histoire du jeu vidéo.
La parole est à la défonce
En cochant une case supplémentaire sur la liste du DSM-5, mon diagnostic devient clair : Tim Sweeney, le patron d’Epic Games, est accro aux attaques en justice. Tout arrêt brutal de la moindre procédure pourrait déclencher des symptômes de manque. Le dernier exemple en date ? Un litige qui oppose Epic à Samsung et Google. Les développeurs de Fortnite sont bougons parce que les téléphones du constructeur coréen ont introduit récemment une option prévenant l’installation d’une application qui ne vient pas de Google Play ou du Galaxy Store, à tout hasard, le client Epic. L’utilisateur doit aller dans les paramètres et s’exposer à des messages anxiogènes sur les risques de la manœuvre. Google a naturellement répondu qu’ils ne comptaient pas jeter à la poubelle des années de bonnes pratiques pour les jolis yeux (de stoner) de Tim, mais allez donc raisonner une personne en plein bad trip. K.
Hideo Kojima meurt d’envie de nous dévoiler la date de sortie de Death Stranding 2, mais il ne peut pas la révéler avant 2025 pour cause de « circonstances imprévisibles ». Dis, Hideo, tu peux nous l’avouer que tu n’as pas fait tes devoirs à cause de l’arrivée de Balatro sur mobile, hein ?
On a dépensé (l’argent des autres) sans compter
L’argent ne pousse pas sur les arbres et pour en obtenir quand on est un studio comme Remedy, vous avez deux options. La première, c’est de convaincre le grand public d’acheter vos jeux à suffisamment grande échelle pour dégager ce que la communauté scientifique appelle savamment « un bénéfice ». Ça, les Finlandais, ils n’y sont pas encore. Alan Wake 2, leur dernier titre, est toujours déficitaire aux dernières nouvelles. La seconde, c’est de convaincre assez de partenaires qu’investir sur vous, c’est super chouette et que ça rapporte gros. Cette stratégie, en revanche, fonctionne bizarrement bien pour Remedy qui, après avoir fait financer la moitié de Control 2 par Annapurna, vient d’obtenir un prêt (convertible en parts) de 15 millions de dollars par Tencent, le géant de la tech chinoise. Il faut croire que le bagout de Sam Lake ouvre toutes les portes. K.
Sens interdit
Les États-Unis sont connus pour leurs lois farfelues. À Gainesville en Georgie, vous pouvez en théorie prendre une amende si on vous surprend à manger du poulet frit à l’aide de couverts. À San Francisco, une loi présente dans les tablettes (heureusement guère appliquée aujourd’hui) punit les gens laids dans la rue. Loin de suivre les tendances, le gouverneur de Californie s’apprête à faire passer une ordonnance frappée au coin du bon sens : interdire aux plateformes d’afficher le mot « acheter » sur les pages qui concernent les jeux-services qui peuvent devenir inutilisables par l’arrêt du support par l’éditeur. Sont exclus les produits qu’il est possible de télécharger et de lancer hors-ligne. Les chances pour que ce texte ait un effet en dehors du Golden State sont infinitésimales, mais si cela pouvait inspirer les législateurs européens, on n’est pas contre. K.
Nés le jour d’avant la honte
Même quand on n’aime pas certaines personnes, il faut malgré tout avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaître quand elles font preuve de persévérance, voire de culot. Et de culot, Fntastic en a à revendre. Les développeurs de The Day Before – une des plus grandes fumisteries de l’histoire dont la sortie en accès anticipé l’année dernière n’a provoqué que quolibets, tant ce titre de survie zombie en milieu urbain qui promettait monts et merveilles relevait de la catastrophe industrielle, au point qu’il fut retiré de la vente quatre jours plus tard – reviennent avec un nouveau projet sous le bras, Escape Factory. Ne riez pas. Il s’agit d’une sorte de Pico Park avec une vue façon Overcooked où quatre à huit joueurs doivent s’échapper de niveaux mortels. Une page Kickstarter existe. En trois jours, moins de 2 000 euros sur les 14 000 réclamés ont été récoltés. Ne riez pas, j’ai dit. K.
Vous reprendrez bien un peu de Planet Crafter
L'excellent jeu de survie/crafting/exploration The Planet Crafter aura un DLC. Planet Humble nous enverra sur une nouvelle planète à terraformer comme des gros bourrins. Le terrain de jeu fera à peu près la moitié de celui du jeu original. Il faut noter que ce DLC arrive après deux grosses mises à jour récentes, rajoutant notamment des équipements, des machines et même un véhicule au Planet Crafter de base. La sortie est prévue pour le 9 octobre, et pour ma part, ça sera un achat immédiat suivi de deux semaines d'obsession malsaine à ranger des ressources dans des placards, décorer ma base et élever des papillons. A.