Remplacer un simulateur de pompiers par Genital Jousting n’a néanmoins pas été complètement inintéressant. Il existe tout d’abord une certaine cohérence thématique : dans Genital Jousting, on s’enfonce des trucs dans le cul – et on sait combien de temps le personnel des services d’urgence consacre à retirer des objets du rectum de ses concitoyens. Ensuite, cela a été l’occasion de déplorer une fois de plus la pruderie de la jeune génération. Agitez un zizi (façon de parler) sous le nez d’un rédacteur né après 1984 et il prendra un air affecté pour bien faire comprendre qu’il ne mange pas de ce pain-là (toujours façon de parler). Enfin, et parce qu’on est quand même là pour en causer, on a pu constater que Genital Jousting, s’il n’est sans doute pas uniquement un jeu à la con pour youtubeur, est encore loin de proposer un gameplay vraiment intéressant.
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Genital Jousting
Sac de nœuds
« Il y a un problème ? – Quoi ? – Tu sais le "En chantier" que je voulais faire sur Emerge NYC ? Ça va être compliqué. Le jeu est injouable. Pas de missions, rien, juste une démo technique. En plus il plante tout le temps.(1) – Ah c’est con, parce qu’on boucle demain. Attends, qu’est-ce qu’on avait noté comme jeu pour faire un "En chantier" rapide ? Oh non. Oh nooon… » Cher lecteur, chère lectrice, voilà la genèse de la page que vous avez sous les yeux.
Note 1. Notez l’adresse du journaliste vétéran qui, tel Xzibit, est capable de glisser un test dans l’introduction d’un autre test.
Mi-queue mi-tête. Chaque joueur (il en faut au minimum trois et au maximum huit) dirige un pénis pourvu, entre les deux testicules qui l’accompagnent, d’un anus. L’objectif, dans le mode de jeu le plus simple, est de sodomiser ses adversaires tout en essayant de préserver l’intégrité de son propre orifice. De nombreuses variantes, regroupées au sein d’un party mode et choisies aléatoirement, proposent au choix : de pousser ses adversaires hors d’un ring de catch, de les empaler sur des seringues acérées pour les contaminer, de regrouper des teckels au sein d’un enclos (le surnom du teckel en anglais est « weiner dog », « chien saucisse », ceci explique cela), de couvrir l’écran de sperme après s’être fait sodomiser, de former un cercle en s’enculant en boucle avec un ou plusieurs camarades, de faire la course au milieu de cactus, j’en passe et des pires. Si ces différents modes de jeu sont de qualité inégale – cela va du plutôt amusant au nul à chier –, ils ont en commun d’être terriblement imprécis. Alors oui, c’est un party game, pensé pour être joué bourré à trois heures du matin entre potes, OK, mais tout de même. Push me pull you, jeu dont Genital Jousting s’inspire ouvertement (le style graphique est très proche, même si celui de Genital me semble un poil plus propre et travaillé) savait être à la fois idiot, chaotique et très technique. Ici, on se contente de s’enculer dans tous les sens jusqu’à ce que ça se termine. Certains estimeront que ça suffit pour passer une bonne soirée, mais on vous recommande tout de même de ne pas passer à la caisse, ni à la casserole, tout de suite.
