Soudain, un éclat de voix (charismatique, autoritaire quoique accessible, douce et aimante, grave et profonde sans pour autant laisser craindre un cancer de la gorge, bref, ma voix) fend l'air dans la rédaction : « C'est quand même pas mal, Into The Breach ! » Une petite voix faiblarde, chétive, cassée et toussotante (celle d'ackboo), répond : « Oui enfin bon, c'est juste un jeu d'échecs. » Certes, et dans ce cas Starcraft est une canasta. Into The Breach n'est autre que le nouveau jeu des deux créateurs (rassemblés sous la bannière Subset Games) de FTL : Faster Than Light. Et ITB n'a pas grand rapport avec le rogue-like, puisqu'il s'agit d'un jeu d'échecs. Oh, ça va, on rigole. Plus sérieusement : dans ITB, ça se passe assez mal pour l'humanité, attaquée par des monstres géants (insectes à la chitine radioactive, mégablobs du futur et autres machins peu cordiaux) qui sortent du sol et décident de tout boulotter. Seule chance de survie face à la perspective de terminer digéré par les sucs acides d'un criquet de quarante mètres : trois pilotes de tanks et de méchas, qui vont protéger les dernières villes humaines en explosant les cafards.
Transformé en archive gratuite
- Cet article, initialement réservé aux abonnés, est devenu gratuit avec le temps.
Into The Breach
Sex on the breach
Du 15 au 24 septembre se tenait à Strasbourg le Festival européen du film fantastique (Feffs), dont Canard PC était cette année partenaire. Comme son nom ne l'indique pas, le Feffs (ça roule dans la bouche) hébergeait aussi l'Indie Game Contest, où s'affrontaient seize jeux jouables sur place. En voici trois des plus intéressants.
Sommaire du dossier :
I. Into The Breach
Les joyeuses aventures de Bertolt Brèche. Sur de petites grilles, on place ses trois unités, puis c'est au tour des insectes : ils se déplacent et indiquent où ils frapperont au tour suivant. ITB fonctionne toujours sur ce rythme en miroir : les humains se déplacent et attaquent, tandis que les monstres encore vivants résolvent les attaques prévues, se déplacent et prévoient de nouveau des attaques. À chaque tour, il faut donc s'organiser pour contrecarrer l'offensive annoncée, en tuant ou, faute de mieux, en déplaçant une mite géante à forts coups de poing. Chacune de vos frappes fait bouger son destinataire en ligne droite : s'il est projeté contre autre chose, il subit des dommages supplémentaires et en inflige en même temps. S'il s'écrase contre un autre adversaire, tant mieux. Mais attention à ne pas créer de collisions avec l'un de vos méchas ou, pire, des immeubles de la ville ! Après tout, l'objectif principal d'ITB est de protéger les civils, et tout au long de la campagne vous n'avez qu'une maigre barre de vie pour la planète. À chaque bâtiment détruit, elle rétrécit, et les occasions de la remplir sont rares : au début on meurt souvent par inattention, par la suite on apprend les joies du sacrifice. À défaut d'annihiler tous les ennemis apparus lors d'un tour, il faut parfois prendre (littéralement) une balle pour l'équipe et se mettre sur la trajectoire de leurs attaques. Après tout, les pilotes se soignent entre deux combats, mais pas la planète. Attention tout de même : un pilote meurt, et toute son expérience accumulée disparaît avec lui. Ouille. Into The Breach est encore loin de la fin du développement, la version à laquelle nous avons joué manquait encore beaucoup de contenu, mais je n'ai qu'une hâte : que Subset Games le termine pour que je puisse passer de longues heures à m'arracher les cheveux (que j'ai soyeux et doux, comme la voix) à chaque combat.