La réalité, c’est qu’on est ici en présence d’un jeu pour ackboo. Mais pour une raison indépendante de sa volonté, notre expert n’était pas disponible, et voilà que je le remplace au pied levé. Au programme de ce Helium Rain en accès anticipé, de la gestion, de l’espace, du vol newtonien (j’ignorais que cela existât), et même de la diplomatie et des interventions armées. Ce que, je crois, certains spécialistes désignent au moyen d’une invraisemblable quantité de X censée décrire l’exploration, l’expansion, l’exploitation et l’extermination qui en font tout le sel. En l’occurrence, comme souvent, vous démarrez la partie avec un seul vaisseau. De taille modeste, il ne peut transporter que deux chargements de cinquante unités et un passager à la fois. Une fois que vous avez donné un nom à votre petite compagnie de fret astronomique et choisi les couleurs de votre bannière, vous voilà parti à la conquête de l’espace et des crédits. Car on est ici dans une économie capitaliste assez classique, et loin des préoccupations environnementales qui m’animent d’ordinaire, il faut grandir, grossir, et prospérer sans limite.
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Helium Rain
Ma galactique c’est l’attaque
Helium Rain : conçue pour la randonneuse en montagne qui veut se protéger de la pluie et du vent en restant légère et bien ventilée. Une veste de randonnée femme imperméable, ultra légère, respirante et ventilée : la compagne idéale pour être parfaitement protégée à prix mini. C’est la veste la plus légère de la gamm... oh pardon, je me suis trompée de publication. Désolée pour tous les lecteurs de Passion Outdoor, c’est aujourd’hui un autre Helium Rain qui nous intéresse.
Loin des préoccupations environnementales qui m’animent d’ordinaire, il faut grandir, grossir et prospérer sans limite.
Repas astronomique. L’interface, divisée en une huitaine d’onglets, que vous appelez avec les touches de fonction, apparaît assez claire au premier abord. Ce qui a rassuré la béotienne en moi. Le premier onglet, celui sur lequel j’ai passé le plus de temps au départ, rassemble les contrats. Vous choisissez parmi les missions qui vous sont proposées. Au début, ce n’est que du transport de marchandises et de passagers. Récupérez vingt-cinq unités de carburant pour les livrer à Frozen Realms, emmenez Ilia à Blue Shores, ce genre de choses. D’entrée, je me suis sentie très inférieure à notre doyen. J’ai accepté un contrat qui impliquait que je livre vingt-cinq carburants dans un bouge sans nom (enfin si, un truc du genre GSWSS-W9947). Je charge la marchandise (d’un clic), j’envoie grâce à la carte orbitale mon vaisseau dans le bon système (deux clics) et j’arrive à bon port. Plus qu’à trouver la station GSWSS-Wmachin, une opération grandement facilitée par un système de suivi des missions. Je pilote, au clavier et à la souris, je me livre à une admirable manœuvre d’approche, je m’arrime, toute fière, avec mes vingt-cinq unités de carburant. Et là, c’est triste à dire, mais ces traîtres sans nom n’avaient pas de place pour stocker tout mon fuel.
Mazout alors. Cette déconvenue avalée, je reprends le fil de mon exploration ainsi que celui de mon expansion. Mission après mission, marchandage d’acier après marchandage d’outils (façon de parler, les prix sont fixés et vous n’aurez pas l’occasion de négocier), les crédits s’accumulent sur mon compte en banque. Parfois un nouveau système planétaire s’offre à moi, je l’étudie longuement, je regarde les ressources dont il a besoin, celles qu’il vend. Mon moment préféré reste celui de m’amarrer à une station. En vue cockpit, au milieu des corps célestes, il faut arriver pas trop vite, mais pas trop lentement non plus sinon on s’endort, aligner des petits cercles et leurs indicateurs, surveiller l’angle vertical, c’est assez précis (mais moins que ça n’en a l’air). Mais bientôt, à force de remplir des contrats, je gagne quantité de points de recherche. Et là, ma Nemesis m’attend au tournant d’un astéroïde. Je débloque l’amarrage automatique. Désormais – je ne suis pas obligée de le faire mais comme je suis une cossarde je le fais – je peux cliquer dans l’onglet du système planétaire, choisir la station où je souhaite me rendre, et mon vaisseau s’y trimbale et s’y arrime tout seul.
Ces traîtres sans nom n’avaient pas de place pour stocker tout mon fuel.
Marchand de soleil. Je ne sais pas si c’est génial ou nul. Génial parce que ça devenait un peu fatigant, à la quarante-septième manœuvre. Nul parce que c’était aussi la seule chose que j’avais l’impression de faire, la seule opération qui sollicitait un peu mes capacités de joueuse, dans laquelle je pouvais m’améliorer. Pour le reste cela ressemblait à un Gazillionaire moins bien fichu et dépourvu d’humour. Et, est-ce la faute de cette livraison de carburant à jamais foutue, ou à celle des améliorations de mon vaisseau éternellement suspendues pour cause de ressources insuffisantes ? En tout cas nombre d’onglets de l’interface me sont encore inutiles. Ma flotte n’est pas militarisée, d’ailleurs je n’ai qu’un seul vaisseau, la diplomatie ne me sert à rien, ma compagnie stagne. Je ne croise absolument personne, jamais, et mes initiatives exploratoires se sont souvent soldées par de cuisants échecs : atteindre une galaxie lointaine s’est souvent soldée par la découverte d’un monde vide. Bref, je vois bien qu’il y a là de solides bases pour une distraction tranquille et cérébrale, mais en attendant un peu plus de contenu et d’activités, je vais aller me promener sous la pluie.
