À la rédaction de Canard PC, les opinions divergent : pour ackboo, le mieux, c’est de se constituer un petit pécule et d’être prêt à foutre le camp dès que les choses déraperont. Pour Izual, il faut s’attaquer au système tout de suite, maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Kahn Lusth, quant à lui, est un peu inquiet, mais il se dit qu’avec suffisamment d’essence dans sa tronçonneuse, ça devrait passer. Noël Malware s'en fout, du moment que tout brûle. Quant à Louis-Ferdinand Sébum, il hausse simplement les épaules en répétant : « De toute façon, on va tous crever. » Bref, face à l’imminence de la catastrophe, qu’elle soit climatique, bactériologique, sociale ou – c’est le plus probable – les trois à la fois, personne n’est tout à fait d’accord sur la solution à adopter. Du coup, dans le doute, on a relancé The Division 2 pour tirer bêtement sur des punks à chiens.
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The Division
Panier garni
Parce qu'il n'y a pas que le jeu vidéo dans la vie, mais que ce serait quand même dommage de trop s'en éloigner (ça tire à boulets rouges là-dehors, et les ronds-points intergalactiques sont bloqués), « Panier Garni » vous donne l'occasion de découvrir une sélection de livres, films et autres activités déconcertantes en lien avec un jeu célèbre ou inconnu.
À faire : Du paintball Vous voulez savoir ce que ça fait de courir partout dans une tenue improbable, tout en prenant des balles qui cessent de faire mal lorsqu'on se met quelques instants à couvert ? Le paintball est fait pour vous. Mais attention, plusieurs écoles vous attendent. À ma gauche, ceux qui voient ça comme un jeu, avec leurs tenues colorées. À ma droite, ceux habillés comme des soldats qui pensent que la guerre est pour demain matin. Au centre, Laurent et Amandine, charmant petit couple qui est venu « essayer pour voir » avec leurs bleus de travail en location et qui vont très vite regretter leur petite sortie dominicale. Pour le loot, hélas, les choses seront un peu plus compliquées, mais une bonne gamelle dans une flaque de boue suivie d'un réservoir de billes qui répand son contenu dans les airs devrait faire illusion.
À écouter : Rage Against The Machine S’il y a bien quelque chose d’énervant, c’est quand un jeu, un livre ou n’importe quelle œuvre tente de vous dicter votre manière d’être, ou de vous inculquer ses valeurs. Du côté de The Division 2, aucun risque : même s’il s’agit, dès le début, de libérer la Maison-Blanche des mains des anarchistes, Ubisoft a été extrêmement clair, le jeu est a-po-li-tique. Du coup, à l’heure de poser les flingues pendant quelques secondes pour écouter de la musique, on a opté pour un groupe tout aussi neutre politiquement : les Rage Against The Machine. Bon, certes, les guitares un peu énervées, avec le type qui crie, ça fait un peu musique de droite, mais en fait, si vous tendez l’oreille, vous vous rendrez vite compte que Zack de la Rocha et ses comparses sont surtout des gentils hippies sans cause qui jouent majoritairement des petites chansons d’amour bien inoffensives, pile comme on les aime. Si, si, on vous assure, écoutez encore. Écoutez mieux.
À lire : Un des premiers romans de Tom Clancy Ne pensez pas une seconde que Tom Clancy, le romancier, ait la moindre chose à voir avec Tom Clancy's The Division 2, le jeu vidéo. D'abord, parce que l'inventeur du techno-thriller militaire est mort depuis cinq ans. Ensuite, et c'est ma théorie personnelle, parce qu'il a probablement pris sa retraite au milieu des années 1990, laissant une armée secrète d'employés pondre à la chaîne des bouquins médiocres à son nom. N'en reste pas moins que ses premiers romans, ceux qu'il a vraiment écrits, sont des chefs-d'œuvre. Si vous ne devez en lire qu'un, prenez Tempête rouge, qui décrit de manière froide et détaillée, sur près de 900 pages, les tout premiers jours d'un conflit planétaire entre l'OTAN et le Pacte de Varsovie. Je vous conseille aussi La Somme de toutes les peurs, histoire quasi prophétique d'un attentat terroriste majeur sur le sol américain, et bien sûr À la poursuite d'Octobre rouge, qui reste la référence absolue pour les fétichistes du sous-marin.
À regarder : Des vidéos de survivalisme sur YouTube Pendant qu'on discute de la catastrophe, il y en a qui travaillent à trouver des solutions. Attention hein, pas de vraies solutions pour rendre notre civilisation viable sur le long terme, ça on sait déjà que c'est foutu : les gens descendent foutre le feu quand on monte l'essence de trois centimes, alors la décroissance c'est pas pour demain. Non non, ils cherchent des solutions pour après, quand on vivra dans des cabanes en bois et qu'on se nourrira de ragondins irradiés. Ces gens, ce sont les survivalistes. Comme ils n'ont pas trop envie d'être seuls à survivre à la catastrophe (c'est qu'on s'ennuie vite quand on n'a qu'un ragondin irradié avec qui causer), ils sont nombreux à nous donner des tuyaux sur YouTube. On trouve par exemple la chaîne Primitive Technology, qui nous apprend à fabriquer outils et abris avec des matériaux de fortune. La chaîne de Survival Lilly, quant à elle, est essentiellement consacrée à la survie dans les bois. Enfin, Sensible Prepper vous explique comment défendre votre (modeste) propriété à coups de flingue. Et si ce genre de fantasme vous semble un peu fascisant, dites-vous que ça ne pourra pas être pire que la vidéo de promo de The Division 2 par un béret vert (cpc.cx/divisionberetvert).
À visiter : Le musée national des armes à feu, en Virginie Situé à Fairfax, en Virginie, le musée national des armes à feu de la NRA (National Rifle Association) est un petit paradis pour tous les amoureux des tueries de masse, de la justice jamais mieux servie que par soi-même et du bon vieux temps du Texas. Au programme, des gros flingues en veux-tu en voilà, des lunettes, des chargeurs, des balles et, sans doute, un petit parfum d’érotisme viril. Le musée revient également sur les moments les plus glorieux de l’histoire des États-Unis, à travers, notamment, le rôle de l’Amérique dans la Première et la Seconde Guerre mondiale, en rappelant qu’aux USA, les armes ont toujours servi à défendre la justice, la liberté et l’indépendance et que c’est pas les chouineries des gens à Columbine qui changeront quelque chose à ça.