| Modifié le le 26 mai 2021
Je me méfie toujours un peu des « films à Oscars » – j'entends par là les drames pleins de bons sentiments, de préférence avec une dimension historique, qui ne prennent pas trop de risques et semblent plus soucieux de remplir leur petit cahier des charges que de faire du bon cinéma. Judas and the Black Messiah est effectivement un film à Oscars, qui a d'ailleurs permis à Daniel Kaluyaa de remporter celui du meilleur acteur dans un second rôle et décroché cinq autres nominations, mais il est fantastique à bien des égards : le film retrace l'ascension de Fred Hampton, jeune leader du parti des Black Panthers dans l'Illinois, alors qu'une personne de son entourage vient d'être embauchée par le FBI pour le faire tomber. Le réalisateur, Shaka King, le résume comme un mélange des Infiltrés et du Conformiste, et c'est à peu près ça – à ceci près qu'il tacle aussi le sujet des inégalités raciales sans concession, et décrit comment Hampton est devenu la cible des policiers tout en dénonçant les méthodes révoltantes du gouvernement.