
Resident Evil 4 | C’est la secte au village
Le premier Resident Evil 4 est l'un de mes jeux préférés de tous les temps, et pour cette raison, je vais tenter de faire parler la critique professionnelle plutôt que la fan invétérée. Laissez-moi donc vous expliquer, en toute objectivité et sans la moindre once d’aveuglement, pourquoi Resident Evil 4 est un bon remake, selon la très sérieuse Commission des gens sensés qui aiment vraiment le jeu vidéo.

Peur sur Séville.
L’histoire est toujours aussi délicieusement stupide : Leon Kennedy, le héros que vous incarnez, a été chargé par une organisation secrète de retrouver la fille du président des États-Unis qui a été enlevée par les membres d’une secte, quelque part dans un village espagnol (qui ressemble toujours aussi peu à un village espagnol, d'ailleurs). L’inventaire divisé en cases est toujours là, assorti de la possibilité de trier automatiquement ses objets (qui ne sera d’aucune utilité aux personnes qui pensent que l’un des grands plaisirs de Resident Evil 4 consiste à faire des mini-parties de Tetris entre deux combats).Le personnage du marchand – qui permet d'acheter et améliorer vos armes, mais aussi de revendre vos trésors acquis sur le chemin et de vous entraîner au tir – est toujours enclin à surgir de nulle part, dans l'arrière-cuisine d'un château ou derrière une église. Les répliques de série B, les ennemis trop coriaces, le fait que personne ne semble se prendre au sérieux, les plans qui en font des tonnes : rien n'a changé de ce point de vue. Enfin, et c’est sans doute le plus important, le rythme est toujours aussi impeccable : dès qu’une pointe de lassitude se fait ressentir, le jeu nous plonge dans un nouvel environnement et nous contraint à jouer différemment.


Passez l'ibère bien au chaud.
Sur la grosse vingtaine d’heures que dure l’aventure, vous serez amené à dévaler à toute blinde les rails d’une mine abandonnée sur un wagonnet branlant, à barricader une maison sur le point d’être envahie par une horde de paysans armés de tronçonneuses, à ramper dans des cachots pour éviter de vous faire repérer par des chevaliers en armure, à affronter des créatures qui font la taille d’un immeuble et, dans la grande tradition des Resident Evil, à souvent revenir sur vos pas pour trouver une clé en forme de tête de serpent, afin de vous donner un peu de respiration entre deux sueurs froides.
La variation des environnements ne laisse aucune place à l’ennui.
Mon remake à moi, il me parle d’aventure.
Si Leon se contrôle toujours avec la maniabilité d’un camion-benne, il dispose aussi de nouvelles manières de combattre ses ennemis : il peut désormais parer des attaques à l’aide de son couteau et achever n’importe quel monstre agonisant d’un coup de pied bien senti. Une mécanique intéressante, puisqu’elle oblige à aller au contact, là où certains groupes d’ennemis imposent plutôt de garder ses distances. Ashley, la jeune femme qui nous accompagne une bonne partie de l’aventure, amène des phases de gameplay différentes, plus orientées sur l’horreur que sur l’action. Pour ne rien gâcher, elle ne se contente plus de se faire enlever par les ennemis et de hurler « LEOOOON » en boucle, et devient plus intéressante et moins passive dans cette nouvelle version.Resident Evil 4 | Notre avis : 9
Resident Evil 4
Genre : survival horrorDéveloppeur : Capcom (Japon)
Éditeur : Capcom
Plateformes dispo : Windows, PS4/5, Xbox Series
Plateforme test : PS5
Téléchargement : 60 Go
Date de sortie : 24/03/2023
Langue : français
Prix : 60 €
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