J’aurais très bien pu passer à côté de Shards of God si je n’étais pas tombée par pur hasard sur un post promotionnel de son développeur, Honza Vávra, qui le présentait comme « une enquête en point & click qui mélange Le Nom de la Rose et Dune, avec quelques touches d'Agatha Christie et du Disque-monde ». C’est l’une de mes plus belles surprises de l’année, et maintenant, je n’ai plus qu’un souhait : que personne ne passe à côté de cette petite merveille.
The Book Walker : Thief of Tales (que je vais désormais appeler TBW, dans une ultime tentative de faire entendre aux studios qu’il faut cesser avec les titres à rallonge) nous entraîne dans un monde où il est possible de voyager à travers les livres, et où les derniers écrivains en activité pillent allègrement leurs idées dans les œuvres des autres. Avec sa direction artistique qui rappelle furieusement Disco Elysium et son intrigue qui évoque Richard au pays des livres magiques, j’avais peur de pouvoir en dire autant des développeurs à l’origine du jeu.
Sorti en 2004, Michigan : Report from Hell est un survival horror oublié de la PS2, de ceux qu’un archéologue du futur pourrait exhumer en se disant qu’il s’agit probablement de l’artefact qui a signé la fin de notre civilisation. C’est aussi un titre qui a le mérite d’annoncer très rapidement la couleur : c’est un énorme nanar avec la subtilité d’une enclume surmontée d’un éléphant, lui-même dominé par une armoire blindée et un piano à queue.
Dans un jeu d’horreur, je trouve qu’il n’y a rien de plus terrifiant qu’un monstre qui vous traque sans relâche et dont les apparitions ne sont pas scriptées, comme le Xénomorphe dans Alien : Isolation et Mr. X dans Resident Evil 2. Enfin si, il y a plus terrifiant : ce moment d’incertitude où vous n’avez encore jamais entrevu votre ennemi, mais où vous sentez sa présence et essayez de vous en faire une image mentale, uniquement fondée sur ses grognements et le bruit lourd de ses pas.
Il y a sept ans, Oxenfree insufflait un peu de nouveauté au walking sim (que je vais arbitrairement traduire par « simulateur de balade ») en inventant le concept de walking and talking sim (que je vais arbitrairement traduire par « simulateur de balade et de blabla »). Laissez-moi désormais vous parler avec l'arrogance si caractéristique des gens qui viennent d'inventer un nouveau terme que personne n'utilisera jamais : Oxenfree 2 ne révolutionnera pas le genre du simulateur de balade et de blabla.
Planet of Lana m’a évoqué les internautes qui traînent dans la partie commentaires du site Marmiton. Prenez n’importe quelle recette (au hasard, celle du risotto de quinoa aux champignons), et vous trouverez toujours une personne pour commenter « Excellente recette ! J’ai modifié le quinoa par des pipe rigate, les champignons par de la poutargue et l’huile d’olive par du vinaigre balsamique, mais c’était vraiment délicieux ! ».
Qu’il s’agisse du conte de Carlo Collodi, du dessin animé de Walt Disney ou de la version de Guillermo del Toro, Pinocchio m’a toujours traumatisée. Comment pourrait-il en être autrement avec une histoire qui, au gré de ses adaptations, a impliqué une marionnette qui se fait pendre, envoyer dans une île peuplée d’enfants destinés à être transformés en ânes et vendus dans des cirques, puis avaler par une baleine ? J’étais donc naturellement prête à finir en position fœtale devant Lies of P.
Star Citizen nous a appris à nous méfier des gens qui veulent prendre tout notre argent, No Man’s Sky nous a appris à nous méfier des gens qui nous promettent d’explorer des milliards de planètes, EVE Online nous a appris à nous méfier des gens tout court. Maintenant, tout ce qu’on peut espérer, c’est que Starfield ne vienne pas s’ajouter à la longue liste des contes moraux qui ponctuent la vie d’un journaliste jeu vidéo.
Rock Bailey a bientôt 20 ans et le monde à ses pieds. Il faut dire qu’il est très populaire auprès de son entourage, malgré son narcissisme exacerbé et sa capacité toute particulière à balancer des répliques type « Les bosses que font mes muscles sont les apparences trompeuses sous lesquelles se cachent un petit cœur battant » (même si c’est à peu près comme ça que j’imagine les monologues intérieurs d’ackboo).