J'en ai vu, des choses choquantes, en dix ans de Gamescom. Des gens qui décidaient sur un coup de tête d'aller ingurgiter un mètre de wurst dans un restaurant traditionnel. D'autres, dont la famille avait quelques comptes à régler avec l'Allemagne, qui me racontaient avec gourmandise comment Cologne avait été rasée jusqu'au sol par les Alliés. Et, cette année, ces types qui m'ont dit « mais en fait, il est bien le nouveau Prince of Persia ! ».
Désolé mais dieu ou pas, Liu Kang est un peu naze. Déjà, pourquoi un être omnipotent choisirait-il de se trimbaler avec la dégaine d'un type qui va vous alpaguer en soirée pour vous proposer de rejoindre son polycule ? Et puis franchement, si j'avais eu comme lui la chance de pouvoir recréer de zéro le cosmos, la terre, le ciel et tout ce qui s'ensuit, j'aurais sans doute fait preuve d'un poil plus d'originalité.
Vous rêvez d'un jeu qui se déroulerait dans l'espace ? où vous passeriez votre temps à acheter et vendre des trucs ? où l'immensité stellaire serait réduite à une sorte de marché aux puces tout juste bon à occuper des quêtes Fedex ? Eh bien écoutez, jouez à Starfield. À moins que, en bon hipster, vous ne souhaitiez quelque chose de plus original. Dans ce cas, continuez à lire, j'ai ce qu'il vous faut.
Comment aurais-je pu deviner, en entrant dans le stand Paradox où était montré le très secret Millennia, qu’il s’agirait d’un 4X ? Assez facilement, OK, en effet. Mais comment aurais-je pu deviner que ce serait un 4X si plein de bonnes idées qu’il parviendrait à séduire même un allergique à Civilization tel que moi ?
Imaginez un monde dans lequel les touristes débarqueraient en masse et en bermuda des quatre coins du monde pour descendre dans des donjons. Ce qui pourrait être le pitch du prochain roman de Houellebecq est en fait celui du tout mignon Dungeons of Hinterberg, dont les donjons ne sont pas SM mais extrêmement choupis.
C'est quand même tragique : jamais je n'ai vu autant de jeux Warhammer 40K au mètre carré que durant cette Gamescom, la première depuis le départ de Kahn Lusth. À quelques pas du Space Marine 2 de Saber Interactive (dont on ne m'enlèvera pas de la tête que le héros a une tête de médecin candidat LR dans la région PACA), Owlcat Games présentait, tout fier, son Rogue Trader.
Sorti en 1998, Falcon 4.0 a fait date dans l'histoire des simulateurs de vol en raison du souci du détail apporté à son F-16 virtuel et de sa campagne dynamique encore inégalée à ce jour, mais également dans celle des cale-portes avec son manuel de 580 pages. Autant vous dire que la récente annonce d'un futur Falcon 5.0 a fait frémir de joie tous les amateurs de simulation militaire et les gens dont les portails sont ballotés par les courants d'air.
« Mais quelqu'un de Canard PC n'avait pas déjà fait un PQ sur la Currywurst après une Gamescom il y a des années ? » Si, mais déjà c'était il y a des années, il y a donc prescription, et surtout ce papier était un amas d'informations erronées dont la publication aurait dû à jamais couvrir d'opprobre le nom de son auteur, que je ne citerai pas ici car je ne me souviens plus si c'était Guy Moquette ou moi-même.
Un clone des Sims, développé par un studio de Paradox. On dirait un pitch de notre gamejam Make Something Horrible. À quoi bon se fatiguer à ajouter une blague, me disais-je, on ne pourra jamais faire plus drôle. Mais la démonstration du jeu à la Gamescom allait me prouver que si, on pouvait faire beaucoup, beaucoup plus drôle.
Cette année à la Gamescom, le jeu le plus rigolo n'était pas dans un stand. Il consistait, lorsque vous croisiez quelqu'un, à lui demander « eh, t'as joué à Star Trucker ? ». Alors, d'un coup, ses yeux se mettaient à briller et, heureux de pouvoir enfin partager sa joie honteuse en sachant qu'il ne serait pas jugé, s'exclamait « oh là là oui, c'est tellement bien ! ».