L'interdiction européenne des ampoules à incandescence et la mauvaise image des lampes fluocompactes ont créé un boulevard pour les LED. Autrefois très chères et peu performantes, elles ne coûtent désormais plus que quelques euros tout en offrant une bonne qualité d'éclairage. Le tout avec une consommation électrique au moins quatre fois inférieure à celle des vieilles ampoules de puissance équivalente. L'excellent rendement énergétique des LED n'a d'ailleurs pas échappé aux fabricants de dalles LCD : les tubes fluorescents, autrefois incontournables pour le rétroéclairage, font désormais partie du passé. Bon débarras ! Mais comme pour toute nouvelle technologie au développement rapide (Wi-Fi, 3G et 4G, Linky, etc.), les LED n'ont pas tardé à provoquer interrogations, polémiques et angoisses au sujet de leur éventuelle nocivité. Ce phénomène classique et inévitable, inhérent à la peur instinctive de l'inconnu, participe en définitive à une évaluation saine des risques. Des chercheurs se sont donc penchés sur la question afin d'élaborer des normes et des recommandations. Malheureusement, les services marketing des industriels n'ont pas mis longtemps à flairer le bon filon : la peur, fondée ou pas, demeure un puissant atout commercial pour vendre tout et n'importe quoi. Et on trouve aujourd'hui, justement, tout et n'importe quoi pour se "protéger" de cette fameuse lumière bleue : lunettes jaunâtres pour les joueurs, moniteurs dotés de fonctions spécialisées, smartphone adapté, filtres divers et variés, etc. Je vous passe par décence – nous sommes entre gens sérieux – les prescriptions homéopathiques à base de Luteinum 4CH censé soigner les symptômes d'une exposition aiguë à la lumière bleue. Reste qu'à côté des inévitables charlatans, on trouve aussi de grands noms de l'optique comme Essilor ou Zeiss. Leur intérêt commercial saute évidemment aux yeux, mais les fabricants de lunettes – des dispositifs médicaux – se doivent théoriquement de respecter une certaine éthique. Bref, difficile de s'y retrouver.