Chair et tendre

Aujourd'hui est un grand jour, mes amis (plus précisément, mes amis fans de jeux d'horreur qui mettent en scène des êtres humains bien sous tous rapports qui se métamorphosent en créatures parfaitement hideuses) : Keiichiro Toyama est de retour. Le créateur de Silent Hill et de Forbidden Siren, qui avait fondé son propre studio Bokeh Game l'année dernière, vient d'annoncer son nouveau projet : ça s'appelle Slitterhead, le trailer présente des gens qui se transforment en étranges créatures squelettiques munies de dents tranchantes – et parce qu'une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, on a aussi appris que c'était le compositeur Akira Yamaoka qui se chargerait de la bande originale. C'est l'un des plus beaux cadeaux de Noël qu'on pouvait me faire, et il me reste approximativement 22 signes pour vous témoigner mon enthousiasme dans cette news : aUESSSYUIYHZREOIUYRTIdzlIU!! ER.

Dernières news jeu vidéo

Dernières victimes en date de la vaste purge de sa masse salariale organisée par Microsoft (1 900 employés de sa division jeu vidéo se retrouvent sur le carreau), les bureaux français de Bethesda ont été brusquement fermés le 22 avril, et ça fait quand même bizarre quand on passé des années à échanger avec les gens qui y bossaient et à recevoir leurs communiqués de presse. LFS.
CERO pointé

Stellar Blade, ce ne sont pas seulement des fesses et des seins, mais également des corps coupés en morceaux. C'est ce que tient à rappeler, certes en des termes un peu plus choisis, Shaun Noguchi, le boss de la branche japonaise d'Electronic Arts. Ce dernier est en effet fort mécontent que Stellar Blade, dans lequel on peut voir l'intérieur de corps mutilés, se soit vu attribuer une classification par le CERO (Computer Entertainment Rating Organization, équivalent nippon du PEGI et de l'ESRB) alors que le remake de Dead Space n'a pas eu cet honneur, au motif justement qu'on pouvait y voir l'intérieur de cadavres mutilés. Or en l'absence de certification CERO, le jeu n'a pas pu sortir sur consoles au Japon. « Deux poids deux mesures ! » s'est insurgé Shaun Noguchi, tout en reconnaissant qu'il avait beaucoup aimé Stellar Blade, car écoutez, tant qu'à faire une réclamation au responsable autant être poli. LFS.

Alors qu'elle n'a pas encore été achevée à coups de pieds par un Izual rageur et que je n'ai toujours pas pris le temps de mater un seul épisode car la vie est trop brève pour ces conneries, la série télé Fallout a d'ores et déjà été renouvelée pour une deuxième saison. « On espère qu'elle bouclera certains arcs narratifs », précise Denis-de-la-pub, qui contrairement à moi a regardé la première saison alors je lui fais confiance. LFS.
Love on the Orbite

La blague « ohlala regardez sur quoi j'ai fait tourner Doom aujourd'hui » a beau être devenue un peu lourde, la récente performance de l'ESA force le respect : l'agence spatiale européenne a fait tourner Doom dans l'espace. Plus précisément, sur son satellite OPS-SAT, sorte de laboratoire orbital sur lequel les développeurs peuvent faire tourner le code de leur choix, dans un but scientifique. Ou pas, puisque de petits rigolos se sont amusés à y faire tourner une version bricolée du Doom de 1993, ou plutôt a lui faire jouer la démo d'une partie enregistrée (un peu comme celles diffusées dans le menu quand on ne touche à rien), car il y aurait eu de sérieux problèmes de lag et de connexion s'il avait fallu piloter le jeu depuis la terre. Détail qui tue, le ciel visible dans les zones extérieures des niveaux a été remplacé par une photo de la terre prise depuis le satellite, et ça c'est quand même la grande classe. LFS.

Sony, c'est aussi fort que toi

Jamais le dernier pour déposer des brevets à la con (c'est à eux qu'on doit notamment un projet de contrôleur universel qui aurait permis de jouer avec une banane), Sony a récemment déposé le brevet ultime, le boss final, indépassable, qui conclut toute forme d'innovation dans le jeu vidéo. Il s'agit, tenez-vous bien, d'un dispositif qui permet au jeu de jouer à notre place. Le système s'inspirera de la façon de jouer de l'utilisateur (sans doute en utilisant une forme quelconque d'apprentissage automatique) pour continuer la partie à sa place sans qu'il ou elle n'ait plus rien à faire. L'objectif, semble-t-il, serait de permettre de libérer le joueur des passages les plus chiants, par exemple les phases de grind. Une autre solution serait sans doute de créer des gameplays qui n'exigent pas de faire la même chose pendant dix heures mais après tout je n'en sais rien, je ne suis pas game designer. LFS.

 

Une affaire de famille

Dans une opération de nécromancie que même THQ Nordic trouverait un peu extrême, Atari (qui lui-même n'a pas un nom qui fleure la jeunesse et la dernière fraicheur) a décidé de relancer Infogrames. Mais si vous savez, la boîte de jeu vidéo française dont le logo était un tatou et dont les jeux s'ouvraient tous par la terrible prophétie « Bruno Bonnell présente… ». Là où ça devient amusant et un peu consanguin, c'est quand on apprend qu'Infogrames n'a jamais cessé d'exister mais a changé son nom en Atari SA en 2009, la boîte à Bonnell ayant acquis Atari en 2001. C'est donc Infogrames, devenu Atari SA après avoir avalé Atari, qui a choisi de relancer le nom Infogrames, mais comme label pour une partie de son catalogue. Et après on se demande pourquoi les Français ne pigent rien à l'entrepreneuriat. LFS.

Poste restante

Les articles de Canard PC sont certes très bons, mais nous ne sommes pas les seuls à publier des papiers intéressants, même s'il faut reconnaître que ceux des autres ont tendance à être en anglais et assez glauques. Par exemple cet article du site BumpCombat.net (cpc.cx/massShootings), qui parle de la représentation des mass et schools shootings dans le jeu vidéo, de Postal à Hatred. Ce n'est pas très lol, comme disent les jeunes, mais c'est rudement instructif, comme disent les vieux. On y apprend notamment que le premier Postal était un jeu beaucoup plus subtil que ce qu'on en a retenu, ce qui amène une autre question : comment Running With Scissors a-t-il pu passer en seulement six ans de la dénonciation des causes structurelles de la violence américaine à des jeux dans lesquels on enfonce un fusil à pompe dans le cul d'un chat ? LFS.

 

Qui trop Embracer mal étreint

Tout le monde s'accordait à le dire, Embracer était devenu trop gros. La boîte achetait tout et n'importe quoi depuis cinq ans, de THQ Nordic à Asmodee en passant par Middle-earth Enterprises et une bonne moitié des éditeurs d'Europe centrale, à tel point qu'elle avait été surnommée « l’ogre suédois » par les journalistes, le genre de pseudo d'habitude réservé aux messieurs qui sillonnent l'Essonne à bord d'une camionnette blanche. Eh bien tout cela est terminé, puisque Embracer a décidé de se scinder en trois entités, l'une chargée des jeux de plateau (Asmodee Group), l'autre des jeux à moyen budget (Coffee Stain & Friends) et la dernière de la licence Tolkien et des jeux AAA (Middle-earth Enterprises & Friends). Le but est bien sûr de rassurer les investisseurs, terrifiés par les pertes accumulés par Embracer. Moins terrifiés toutefois que les employés qui se sont fait lourder au cours des derniers mois dans l'espoir de colmater les pertes. LFS.

Banques alimentaires

D'après le United States Consumer Financial Protection Bureau, plus connu sous le nom de CFPB et non pas d'USCFPB sans doute parce que ça ferait trop long, les jeux vidéo seraient en train de devenir des banques. Certains jeux en tout cas, notamment ceux qui proposent des microtransactions. En effet, contrairement à ce que jurent la main sur le cœur les éditeurs, les éléments achetés in-game peuvent la plupart du temps être revendus contre des espèces sonnantes et trébuchantes sur des plateformes tierces. Ce qui, de fait, permet à ces jeux d'être utilisés pour stocker de la valeur, par exemple en achetant des skins Counter-Strike et en les « retirant » (revendant) plus tard. Pire, insiste le CFPB en fronçant les sourcils, non contentes d'être devenues des tirelires stockant des millions de dollars, ces plateformes ne sont pas astreintes aux mêmes normes de sécurité que les banques et les hacks y sont monnaie courante. L-FS.

Quatre ans après sa sortie, l'excellent jeu de construction d'engins de mort Besiege va avoir sa première extension, The Splintered Sea, dans laquelle on pourra construire des bateaux branlants et meurtriers. Disponible le 24 mai. A.
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