J'en suis certain, à bientôt quarante ans, je ne serai jamais un surfer cool qui claque des 720° devant les bimbos de Courchevel ni un gros guedin qui frôle les parois rocheuses en parapente. J'ai gâché ma jeunesse à me gaver d’hydrates de carbone en regardant des séries télé américaines. Tant pis. Steep va me permettre de vivre ce rêve par procuration, sans bouger mes fesses flasques ni finir au service traumatologie du CHU de Grenoble. Deux phases de bêta ont eu lieu en novembre et elles ont confirmé les bonnes impressions que nous avions eues précédemment lors d'une session de jeu chez Ubisoft. Steep, c'est d'abord un beau moteur 3D et un massif immense. Il est divisé en sept régions reprenant des ambiances différentes (Aravis, mont Blanc, Suisse, Tyrol...) et offrant une centaine de challenges à réaliser en ski, en surf et accessoirement en wingsuit ou en parapente, deux activités marrantes mais plus anecdotiques. Les épreuves sont généralement des courses de vitesse par checkpoints ou des concours de tricks.
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Steep
La pente est raide, mais la route est droite
Ça m'a fait un mal de chien !, s'exclame joyeusement mon personnage après s'être explosé à 150 km/h en wingsuit contre un pylône de ligne à haute tension. C'est exactement pour ça que je joue aux jeux vidéo : pour faire des trucs débiles qui, dans la vraie vie, m'auraient transformé en clafoutis sanguinolent.
Peur du vide. Ce genre de jeu, comme l'a montré SSX à son époque, se définit avant tout par la qualité de ses contrôles. Steep ne fait pas dans la complexité excessive. Rien à redire sur la gestion des trajectoires à la manette, elle donne des sensations de glisse excellentes. Pour les tricks, il faut choper le bon timing au départ du saut puis jouer avec le stick gauche (rotations) et droit (grabs). Sur la réception, il suffit de relâcher en laissant une marge de manœuvre au skieur afin qu'il puisse se remettre automatiquement dans l'axe de la pente. C'est moins exigeant, niveau timing et précision, que sur les premiers Tony Hawk, mais un peu plus réaliste que dans SSX ou SNOW (le concurrent gratos de Steep). Vous avez aussi une gestion des forces G qui empêche les margoulins d'enchaîner des sauts monstrueux sans laisser aux cuisses du surfeur le temps de récupérer. Après une dizaine d'heures de jeu, le système m'a paru bien fait, à défaut d'être profond et complexe. Même sur les challenges de tricks étiquetés hard, les médailles d'or s'enchaînent facilement. Du coup, j'ai peur que Steep, qui sera quand même vendu 60 euros, ne devienne très répétitif au bout de quelques séances. Ça n'est, après tout, qu'une série de petites courses ou de concours de tricks. Bien sûr, vous avez le côté multijoueur, les challenges à créer soi-même, les ralentis, l'exploration, et ça semble très bien fait... Mais 60 euros, tout de même. Steep arrive dans les bacs au moment où vous lirez ces lignes, je conseillerais donc aux amateurs d'attendre les premiers retours pour être sûrs que ce splendide jeu de glisse ne s’essouffle pas un peu vite.