Les figurinistes sont à part. Ceux qui ont besoin de choisir, peindre de petites troupes personnelles, de faire corps avec elles avant même de se lancer dans le jeu à proprement parler, parfois même à la place de jouer tout court. Vous savez quoi ? Même eux lèvent la tête en murmurant « ils sont bizarres les mecs de Blood Bowl ».
Vous savez, le plus dur dans un jeu de société, c'est quand on passe un temps fou à préparer sa stratégie, prendre du temps à explorer, monter son personnage… et que tout s’écroule d’un coup. C’est l'apanage des jeux dits « punitifs » ou, comme j’aime les appeler, les jeux sadiques.
C’est maintenant qu’on parle des jeux de gestion, ceux où il faut prévoir 46 tours à l’avance et souvent réorienter toute sa stratégie en cours de route. Comme ces classiques de Uwe Rosenberg, Agricola, Hallertau ou Caverna (tous chez Funforge, qui doit affectionner les jeux retors), des must have avec leurs boîtes pleines de meeples en bois. Des bases de placement d’ouvriers/tuiles, pas forcément très complexes, mais avec TELLEMENT D’ACTIONS POSSIBLES qu’ils nous donnent l’impression de devoir choisir entre ses enfants à chaque tour.
Malgré quelques incursions chez les « casu' », Super Meeple reste l’éditeur français champion des gros jeux. On leur doit des monstres comme Trickerion, Terra Mystica : Projet Gaia et dernièrement Imperial Steam. Ou encore le récent Coffee Traders, où l'on joue les négociants en or noir. Et si vous pensez que ça va être aussi simple que d’acheter un paquet de Grand-Mère au Super U du coin, vous vous gourez complètement.
Si l'on met de côté la Bourse qui s’effondre, la récession économique mondiale et la carrière musicale de KidTonik, il faut reconnaître que 2008, c’était quand même une année super chouette. La raison est toute simple : un beau matin, un certain Donald X. Vaccarino s’est réveillé et s’est dit qu’après tout, il créerait bien un nouveau genre de jeu après avoir bu son café. Donald, c’est le papa de Dominion, qui a lancé la grande mode des jeux de deckbuilding ayant fleuri ces quinze dernières années. Plongeons ensemble dans l’histoire de ce genre un peu particulier, en revenant là où tout a commencé.
Magic: The Gathering, Pokémon, Yu-Gi-Oh!... Autant de mastodontes que vous connaissez suffisamment pour y avoir déjà dépensé quelques mois de salaire ou, inversement, pour savoir que vous n'y toucherez jamais, même avec une perche. Des titres bien ancrés dans le paysage des Jeux de Cartes à Collectionner qui, aujourd'hui, sont un peu bousculés par quelques outsiders bien décidés à se faire aussi une place. L'occasion pour nous de faire le point sur les alternatives les plus ambitieuses du moment.
Illustration : Flesh and Blood © Legend Story Studios
Magic, Le Seigneur des Anneaux, Le Trône de fer, Warhammer, Donjons et Dragons, Star Wars… je ne récite pas mes licences, je dresse un début de liste de celles qu’illustre l’artiste Magali Villeneuve. Le bruit au fond ? Oh, ce n’est rien, juste d’autres illustrateurs qui s’évanouissent.
Le château Itter avait été transformé en prison par le Reich. À la toute fin de la guerre, il a été repris et défendu, et ses prisonniers libérés. Une histoire banale en somme. Mais si j’y ajoute une alliance improbable, un basque bondissant, la sœur du Général de Gaulle et un tank amoureux, vous n’allez pas me dire qu’on ne tient pas le meilleur matériau possible pour un jeu de plateau ? Bonne nouvelle, il existe.
J’ai un faible pour les concepts qui poussent les auteurs dans leurs retranchements. Quand, paraît-il, on a mis les petits meeples dino de Draftosaurus entre les mains d’Antoine Bauza avant de lui dire « ponds-nous un jeu avec ça ». Ou encore les très bons petits jeux édités par Button Shy. Sans parler des concours de BGG qui mettent les créateurs dans des situations impossibles. Et parfois, ça fait des étincelles.
Après un succès, le second album, mais si vous savez, celui de la maturité, est toujours le plus compliqué. Les Français de Spiral Éditions ont pu préparer la suite dans les meilleures conditions, grâce aux excellentes ventes de District Noir.
« Bon Tisseur, c’est toi le spécialiste des JCC, tu nous fais un truc sur Lorcana ?
– Euh, c’est que j’avais une histoire en or sur Magic et les Pinker…
– Non, mais Magic c’est has-been, on en a marre que tu parles que de ça, faut que tu changes d’air.
– Mais je…
– Allez, tu me ponds une page pour le prochain HS, merci bisous ! »
Oui je sais, vous allez m’accuser de lobbyisme, de favoritisme, voire d’avoir des actions chez Leder Games. Tout ceci est faux. J’aimerais bien, notez. Mais non, c’est juste que j’aime ce que fait Cole Wherle, et que j’ai sacrément envie de vous parler de son prochain projet.