Sur le papier, H1Z1 : Just Survive a l'air d'un bon jeu. On y choisit un serveur, après quoi on se retrouve en pleine cambrousse, quasi nu, à devoir ramasser des branchages et se nourrir de baies pour éviter les hordes de zombies affamés qui rôdent. Bon, ce scénario est aussi original qu'une sardine en boîte, je vous l'accorde, mais il faut reconnaître qu'il s'agit d'une base solide pour construire un jeu. À condition de ne pas choisir ce que Guy Moquette appelait il y a deux ans un « moteur graphique fainéant » pour afficher l'environnement. Sur ce point, rien n'a changé. C'est le premier choc qui attend le joueur : sa rencontre avec un paysage fade, marqué non pas par la laideur du moteur obsolète d'un 7 Days To Die, par exemple, mais saboté par le simple manque de poésie qui caractérise les mondes fabriqués en plaçant un arbre et un lac à la va-vite près d'une colline délavée. La nuit bleue et pleine de formes inquiétantes de Rust, les montagnes de DayZ noyées dans la brume de l'aurore laissent place dans H1Z1 : Just Survive à une campagne américaine morne et répétitive. Ce n'est pas le pire défaut du jeu, mais difficile d'en faire abstraction. Surtout quand on ouvre ensuite la carte et qu'on se rend compte qu'au lieu des centaines de kilomètres carrés, ou des terrains générés aléatoirement, auxquels nous ont habitué les jeux concurrents, on a droit ici à une unique carte étroite, éternelle, immuable et indigne. Ce n'est que le début.
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H1Z1 : Just Survive
Ensemble, tirons sur l'ambulance
La dernière fois qu'on vous a parlé de H1Z1 : Just Survive, c'était en janvier 2015. En ces temps antédiluviens, Guy Moquette, un héros au cœur pur (on parle du cœur, pas du foie), s'était aventuré dans ce jeu de survie en territoire zombie afin d'en sonder l'âme en profondeur. S'agissait-il d'un digne concurrent à DayZ, ou bien d'un sombre étron tout juste bon à être jeté au fond d'une fosse (oui, à l'époque, il n'y avait pas de toilettes) ? La phrase la plus positive de son récit restant « le bruit de la pluie est vachement chouette », on pencha plutôt pour l'hypothèse fécale.
Virus : neutralisé. H1Z1 : Just Survive propose évidemment plus qu'un terrain de jeu étriqué et sans saveur. C'est d'abord un jeu de survie très complet, avec moult recettes de craft à découvrir, des ressources à récolter, des bases à construire et des villes fantômes à passer au peigne fin. Sur beaucoup d'aspects, le jeu fait mieux que la concurrence : la faune semble dotée d'une vie propre (on a même vu des loups étriper des zombies qui n'avaient rien demandé), les matériaux de craft sont répartis intelligemment – direction le commissariat abandonné pour les armes ou la station-service pour les bouteilles d'eau –, on peut y désosser des voitures avec un pied de biche pour obtenir du métal, bref, il y a du bon. Hélas, cinq ans après l'apparition du mod DayZ, on retrouve dans H1Z1 : Just Survive les mêmes défauts qui sclérosent le jeu de survie à la sauce zombie : des infectés qui se téléportent à cause de serveurs essoufflés et, surtout, qui ne constituent pas une menace suffisante pour détourner les joueurs de la chasse à l'homme, d'autant que les fusillades sont étonnamment agréables. Les mort-vivants anecdotiques et la survie d'une simplicité enfantine (il suffit de se baisser pour ramasser des baies) font que ni l'aspect chasse au zombie, ni l'aspect survie ne réussissent à convaincre. Ce qu'il faudrait peut-être, finalement, c'est prendre le même jeu et n'en garder que les affrontements entre humains.