Au début des années 1990, avant que l'on ne parle de « communauté » pour désigner des collègues, le marketing déconnecté de l'époque pré-Internet appréciait beaucoup le terme « Workgroups ». Microsoft avait même sorti un Windows 3.11 for Workgroups. Et clairement, si le développeur avait pu, on sent bien qu'il aurait poussé la vanne jusqu'à appeler son jeu Microsoft Golf for Workgroups. Mais ce nom ridicule ne sert pas qu'à faire une blague que les moins de vingt ans ne peuvent pas comprendre : le jeu de golf de Crypticsea n'a d'intérêt qu'à plusieurs, connectés en ligne sur le même serveurNote : 1. Et il n'a aussi de sens qu'avec des gens que vous connaissez et aimez bien, qui apprécient l'humour et les jeux moches. Ça fait beaucoup de conditions, me direz-vous, et vous aurez raison. Car à première vue, Golf for Workgroups ne vaut pas grand-chose. Malgré ses douze (12, XII, twelve, zwölf, je précise car j'ai du mal à y croire, mais c'est pareil pour les autres titres en développement du même studio : A New Zero a été commencé en 2008, Sub Rosa et Hockey? en 2012...) années de cuisson, le jeu n'affiche que le minimum, et pour les options c'est pareil. On pose sa balle de golf, on vise, on tire et ainsi de suite, rien de plus, dans des décors ternes et vides, bien loin des pelouses au vert pétant et chatoyant qu'on était en droit d'espérer.
Note 1 : Attention : bien que l'option soit présente, on n'a pas réussi à créer notre propre serveur à la rédac', et on a dû se résoudre à jouer sur l'un des rares serveurs publics.
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Golf for Workgroups
La guerre du golf
Quand on lit une phrase comme « Golf for Workgroups est un jeu sur lequel nous avons commencé à travailler il y a douze ans », on s'attend à tomber sur le Graal de la simulation de golf, une merveille de technique, une somme astronomique de contenu et un moteur physique assez puissant pour envoyer un homme sur Mars. Du sérieux, du costaud. Grosse erreur.
2 Golf 2 Furious. Sauf qu'à plusieurs, tout change : on se rend compte qu'on ne dirige pas un golfeur mais un gros robot avec une tête de flingue, et on joue sur le même parcours et en même temps que les autres. Bien que chaque trou ait des spécificités (des obstacles géants, des vortex qui attirent ou repoussent la balle...), le golf devient alors une simple excuse pour faire des bêtises. Par exemple en grimpant à plusieurs dans la même voiturette de golf (une véritable caisse à savon qui dérape si bien qu'elle mériterait son propre film Fast & Furious en tête à tête avec The Rock), puis en la piquant pendant qu'un autre joueur prend son temps pour tirer, l'abandonnant au milieu du green. Ou en commentant les actions des autres, en donnant des mauvais conseils, en gênant la vue avec son robot... Pas de doute : Golf for Workgroups ne ressemble à aucun autre jeu de golf. Ce qui est autant un compliment qu'un reproche.