Oui je sais, vous allez m’accuser de lobbyisme, de favoritisme, voire d’avoir des actions chez Leder Games. Tout ceci est faux. J’aimerais bien, notez. Mais non, c’est juste que j’aime ce que fait Cole Wherle, et que j’ai sacrément envie de vous parler de son prochain projet.
Il était une fois un royaume puissant et fortuné dirigé par un monarque belliqueux. Sur le papier, personne ne semblait pouvoir lui résister. Mais rien, pas même les plus grands empires, ne résiste aux affres du temps. Et tandis que son armée croupissante se peuplait de vieillards cacochymes, le roi, vénérable parmi tous, persistait à y voir des guerriers éclatants de jeunesse et de vitalité. Finalement, ce ne furent pas les guerres qui eurent raison de son règne, mais sa cécité aux secondes, devenues jours, devenus siècles.
Cela faisait quelques années maintenant que j’avais pris le pouvoir. Démocratiquement, bien sûr. Quelques années pendant lesquelles j’avais su habilement écarter tous ceux qui auraient pu se dresser sur mon chemin, et venir contester ma toute-puissance. Quelques années que la population, après l’incrédulité et la colère, avait cédé à la résignation. Quelques années que la paix, ma paix, était devenue la norme. Ce royaume était mien, et il le resterait, quoi qu’il en coûte.
Le monde de Magic : The Gathering est tout de même bien particulier. Le simple jeu de cartes, révolutionnaire en son temps mais néanmoins cantonné à une niche obscure, est devenu, en l’espace de trente ans, un monstre tentaculaire générant une manne financière plus que confortable pour ses propriétaires. La politique marketing agressive qui accompagne cette accélération vient avec son lot de controverses, qui n’ont pas fait que des heureux dans la communauté.
Peut-être avez-vous cumulé plus de 700 heures sur les trois Dark Souls. Peut-être avez-vous éclusé trois fois les défis d’Elden Ring. Peut-être avez-vous fini Sekiro. Peut-être même avez-vous multiplié les NG+ sur Nioh et fini Salt & Sanctuary. Vous êtes un maso, un vrai, et vous vous sentez invincible, inarrêtable. Seulement voilà : vous n’êtes pas prêt.
Il paraît que nous sommes en train de transformer la planète en poubelle géante, et que l’humanité devrait bientôt l’abandonner, laissant derrière elle des vestiges d’une gloire polluante passée. Heureusement, de vaillants petits robots, laissés pour compte dans une décharge, vont se donner pour mission de reconstituer ces gloires du passé. Et comme le steampunk est à la mode et que, de toute façon, ils n’ont que des bouts de ferraille pour faire de la physique quantique, ça risque de donner quelque chose de pas triste…
On a toujours un pénible dans notre entourage. Celui qui, mois après mois, insiste sans relâche pour que l’on essaie son jeu. Celui qui, affirme-t-il, va révolutionner notre regard sur les cartes, le gameplay, voire les jeux de société et la politique internationale. Dans mon cas, il s’appelle Romain. Jusqu’à maintenant, j’avais réussi à résister à ses appels du pied incessants. Et puis quand Kahn Lusth s’y est mis, en me demandant un papier sur ce même jeu, je n’ai pas eu le choix, j’ai dû plonger. Et vous savez quoi ? J’ai peut-être eu tort de m’entêter.
En ce qui me concerne, en dehors de Magic, point de salut. Du coup, fort de mon ignorance crasse, j’étais très embêté pour écrire sur Force of Will (FoW). Heureusement, j’ai des copains, qui eux connaissent bien le sujet. Jeff Leber notamment, qui possède l’une des plus grosses collections au monde, et l’un des principaux piliers de la communauté française, excusez du peu. Et comme Jeff est super sympa, il m’a pris entre quatre yeux, et il m’a tout expliqué.
Amis lecteurs, je vous demande pardon. Je vais vous parler ici d’un jeu qui pour le moment n’existe que sur Kickstarter, qui n’est prévu qu’en anglais, qui n’est envoyé physiquement qu’aux États-Unis, Canada et Royaume-Uni, et dont la sortie en boutiques gauloises a tout d’un fantasme destiné à ne jamais se réaliser. Et pourtant, malgré tous ces écueils, le concept même d’Exquisite Crime a suffi à me faire bondir d’excitation.