.:. Les webcams .:.
Le marché des webcams est étrange : il s’agit d’un des domaines qui évolue le moins vite technologiquement, mais qui se trouve en plein boom depuis l’essor de deux activités néfastes et anxiogènes qui nous frappent depuis début 2020 : le télétravail et le streaming.
Jamais nous n’aurons passé autant de temps devant une webcam allumée dans des réunions interminables, des «
briefs rapides, t’inquiète pas y en a pour deux minutes max » ou des séances de construction de phare en bois pour «
sublimer efficacement la marina » dans
Valheim. De fait, il faut nous résoudre au fait que le choix de la webcam est désormais un incontournable dans une config qui se respecte. Mais quels critères retenir avant de passer à la caisse ? Peu ou prou les mêmes qu’en 2004 ! C’est fou !
Comment choisir ? En premier lieu, le capteur. Alors que ceux de nos smartphones évoluent significativement chaque année, du côté des webcams, le rythme est moins soutenu. La faute aux conditions d’utilisation relativement inchangées depuis l’Antiquité : un plan fixe face à son écran dans un environnement (mal) éclairé, avec absence de mouvements brusques, sauf en cas d’AVC ou de crise d’épilepsie en plein meeting Zoom. En 2022, il faut garder en tête qu’un capteur de 2 mégapixels reste le minimum syndical. En dessous, c’est faire insulte à la technologie. La définition de l’image produite est également primordiale. Si les modèles les plus onéreux mettent en avant le « 4K » et l’inscrivent fièrement en lettres de feu sur la boîte, le grand public, lui, se satisfera généralement de définitions inférieures : du 720p60 ou du 1080p30. En entrée de gamme, on aura même droit à un 720p30 comme au temps béni de 2005. Si vous devez choisir, sachez que nous préconisons de sélectionner le
framerate le plus élevé plutôt que la définition. Notez que dans les modèles haut de gamme, les 60 fps impliquent parfois d’offrir un port USB 3.0 en sacrifice. Sans cela, la caméra n’affichera que 30 fps pour vous punir.
Mais c'est qui à côté de toi ? Pour le champ de vision abrégé en FoV (pour
field of view) dans ces pages, on aura souvent des propositions comprises entre 60° et 110°, certains modèles avancés (et chers) permettant de choisir parmi plusieurs FoV disponibles. Plus le FoV est bas, plus le cadre sera serré. Ça peut sembler anecdotique mais un FoV plus large autorise le découpage de l’image plus simplement sans avoir à déplacer la caméra, l’écran ou le support sur lequel tout cela est posé, ce qui est un confort non négligeable. L’attention est de mise pour les fonctionnalités liées au capteur comme la mise au point, la balance des blancs, le suivi du visage, ou le HDR qui permet une gestion de la plage dynamique et donc de meilleures performances en basse lumière. Une fois ces points couverts, tout le reste est à considérer comme du bonus. C’est sympa, c’est bienvenu, mais cela ne doit pas conditionner l’achat. Prenons le cas du micro par exemple. Les webcams en embarquent systématiquement un ou plusieurs, mais la qualité de la prise de voix sera toujours inférieure à celle d’un micro-casque dédié, la webcam posée sur un écran ou le bureau enregistrant généralement plus de sons environnants qu’un micro placé devant votre bouche. Idem pour l’éclairage que certains fabricants comme Razer intègrent à leurs produits. C’est uniquement à considérer en tant que solution d’appoint qui ne rivalisera pas avec un éclairage dédié, même à petit budget. Ne choisissez surtout pas une webcam pour cette fonctionnalité, vous seriez déçu.
.:. Les manettes .:.
Depuis l’émergence du rétrogaming et des jeux indépendants au gameplay plutôt exigeant, l’achat d’une bonne manette pour PC est devenu indispensable pour profiter de cette offre.
S’acheter une manette relève en grande partie d’un choix personnel, puisque vous chercherez avant tout un modèle qui sera confortable dans vos mains plutôt que dans celles du voisin. Mais avant d’en arriver à des considérations d’ergonomie, il y a bien d’autres paramètres à prendre en compte pour ne pas se tromper. La connectique, pour commencer. Dans la majorité des cas, les périphériques de jeu que vous trouverez disposeront d’une prise USB-A classique, qui permet de relier simplement votre manette à la façade de votre PC. Pour l’heure, les manettes se branchant via une prise USB-C sont assez rares, la connectique n’apportant rien de bien intéressant pour ces accessoires, et même les pads de PlayStation 5 et Xbox Series X passent par un câble transformant leur prise USB-C en un USB-A des plus classique. L’autre option très répandue est de proposer une connexion sans-fil. Dans ce cas, la plupart des manettes seront compatibles Bluetooth – qui imposera que votre PC dispose d’une carte dédiée – tandis que les autres utiliseront un dongle USB propriétaire pour assurer la liaison. Le deuxième paramètre à vérifier sera la façon dont la manette sera reconnue par Windows, et malheureusement, cette donnée est plus difficile à trouver avant l’achat, les constructeurs communiquant assez peu dessus. Il existe dans Windows deux API principales dédiées à la gestion des manettes : Xinput, introduite en 2005 avec les pads de Xbox 360, et le standard HID, hérité de DirectInput, encore présent sur beaucoup de périphériques comme la DualSense de la PlayStation 5. Si cette information compte, c’est parce que tous les jeux ne vont pas nécessairement reconnaître toutes les manettes, peu importe que celles-ci soient vues par Windows ou par Steam. Certains titres exigeront de disposer d’un périphérique Xinput pour jouer, tandis que d’autres vous obligeront à passer par plusieurs menus pour paramétrer votre manette HID. À noter que si Xinput a largement simplifié la gestion et la configuration des manettes sous Windows, pour le jeu sous Linux ou macOS, le HID offrira une meilleure compatibilité.
Bien traiter ses boutons. En 2022, une bonne manette pour PC doit posséder au minimum une croix directionnelle, deux sticks analogiques, quatre boutons en façade, deux boutons d’épaule et deux gâchettes (analogiques, de préférence). Vous trouverez également quelques touches héritées des consoles, comme Start et Select (ou peu importe le nom que leurs fabricants leur donnent). Passé ce minimum syndical, toutes sortes de fantaisies existent pour augmenter le confort (et le prix) : boutons programmables supplémentaires, sticks et gâchettes avec course et tension réglables, retour haptique pour les vibrations, etc. Dans la majorité des cas, toutes ces fonctions ne sont là que pour améliorer votre confort de jeu, mais gardez en tête que quoi qu’il arrive, un simple pad Xbox à 50 € répondra sans problème à la plupart de vos besoins. Vient enfin la question des périphériques spécialisés : les adeptes d’aviation et de combats spatiaux voudront s’offrir un HOTAS (
hands-on throttle and stick) et les amateurs de bagarre apprécieront un stick arcade. Les règles énoncées plus haut s’appliquent bien entendu à tous ces accessoires : il conviendra de vérifier la connectique, la compatibilité et les fonctions proposées avant l’achat. Enfin, les personnes vivant avec un handicap moteur pourront également trouver quelques options qui leur sont destinées, Microsoft ayant sorti une manette spécifique compatible PC et Xbox, présentée
dans Canard PC Hardware 44.
.:. Les microphones .:.
Que ce soit pour de la visio', pour devenir la nouvelle star du streaming ou pour du podcast de qualité radiophonique, un bon micro vous sera nécessaire si celui de votre micro-casque, votre webcam ou votre PC portable ne vous suffit pas.
L’achat d’un microphone peut sembler trivial au premier abord. En effet, si vous disposez déjà d’une webcam ou d’un PC portable, vous possédez déjà des micros qui, dans le cadre d’une conversation vocale, peuvent remplir leur office sans trop de problèmes. Il en va de même pour les micro-casques qui permettent même d’obtenir un son à peu près correct pour des conversations en ligne. Mais il y a de fortes chances qu’ils ne soient plus du tout adaptés si vous cherchez un minimum de qualité : un podcast, une vidéo en ligne et même des appels en visio’ sont infiniment plus agréables lorsqu’ils sont faits avec un micro digne de ce nom. Il y aura donc trois principaux paramètres à surveiller avant l’achat. La connectique, d’abord : la majorité des modèles accessibles pour PC utilisera l’USB. Cette prise à tout faire présente en effet de nombreux avantages, de sa simplicité d’utilisation à la gestion de l’alimentation pour l’amplification, et le DAC intégré fonctionne généralement bien. Si vous regardez du côté du matériel professionnel, vous pourrez facilement trouver des modèles dotés d’une prise XLR. Mais pour en profiter, vous devrez donc passer par un ampli externe qui rajoutera au prix de votre équipement mais vous permettra d’atteindre une qualité proche de ce que vous entendez en radio. Notez toutefois que cela sera potentiellement inutile, compte tenu de la compression appliquée par des services comme YouTube ou Twitch, pour lesquels les micros en USB sont généralement suffisants. Bien que vous ne devriez plus trouver de modèles en jack 3,5 mm en dehors des micro-casques, ceux-ci restent à éviter : l’amplification dépend de la carte mère et offre une performance assez limitée.
De la cardio pour votre micro. Le deuxième point important concerne les différents modes d’enregistrement proposés par le modèle que vous visez. Vous verrez probablement dans les fiches techniques des termes barbares comme cardioïde ou omnidirectionnel. Un micro cardioïde signifie que ce dernier capte le son directement en face de lui, dans un espace qui dessine la forme d’un cœur devant l’appareil. Si vous sortez de cette aire lorsque vous parlez, vous deviendrez alors inaudible, mais les bruits parasites seront également ignorés. Un micro bidirectionnel enregistre de la même façon dans deux directions différentes, généralement devant et derrière lui. Enfin, un micro omnidirectionnel, comme son nom l’indique, est capable d’enregistrer les sons dans une qualité égale dans toutes les directions. Inutiles pour du streaming simple, ils peuvent s’avérer intéressants pour capter l’ambiance d’une pièce, ou plusieurs intervenants en même temps autour d’un seul micro. Nous l’avons vu, un des avantages de l’USB est de permettre d’alimenter le micro et de lui adjoindre des fonctions supplémentaires. Certains seront donc équipés de réglages à effectuer directement sur l’appareil comme le contrôle du gain, la possibilité de couper le son à la pression d’un bouton, ou encore une prise jack 3,5 mm pour brancher des écouteurs et obtenir immédiatement un retour de l’enregistrement par celui-ci. Enfin, assurez-vous qu’il dispose d’un filetage permettant de l’attacher sur un support télescopique, c’est plus pratique pour le rangement et pour éviter de capter les vibrations du bureau.