Jeu de plateau

« Le plein de munitions est fait, paré à sauter en hyperespace.
– Ingénieur, tu peux charger la propulsion Void ?
– Non, ça marche pas.
– Ah. Un souci au niveau du moteur ?
– Non, au niveau de ma souris. Elle n’a plus de piles. »
C’est que contrairement aux apparences, nous ne sommes pas au beau milieu d’un épisode de Star Trek, mais en train de jouer à un jeu vidéo.

En 2019 sortait The Crew, un super jeu de pli coopératif où un équipage essayait de réussir des missions successives sans communiquer. C’était brillant et ça tombe bien, puisque Iello nous apporte une suite.

Dans The Crew 2, le joueur se bat pour devenir la « star des pilotes ». Rien que cette expression, en temps normal, me pousserait à tout casser dans la rédaction en hurlant « c’est notre intelligence qu’on assassine ! ». Mais dans un jeu dont l’objectif se résume grosso modo à finir premier, je dois avouer que je peux me contenter d’un tel scénario sans broncher. C’est d’ailleurs le principal problème de The Crew 2 : on s’en contente.

J’ai un message à faire passer aux développeurs de jeux de bagnoles : arrêtez de vouloir absolument mettre des scénarios. Sérieusement, ça ne sert à rien, c’est caricatural au possible dans 99 % des cas et au final, ça nous pousse à dire plein de méchancetés qui vous font pleurer. Du coup, j’ai un peu envie de faire un câlin aux gens d'Ivory Tower, qui ont l’air d’avoir pigé que l’histoire du baboulinet de The Crew n’intéressait personne.

Il existe des associations de mots qui me plongent dans un enthousiasme qu'il serait raisonnable de qualifier de déraisonnable. « Bière d'abbaye, saucisson, chips au vinaigre », par exemple. Ou bien « Florent Pagny, goudron, plumes, bâillon ». Et, plus récemment, « FTL, bombardier, Seconde Guerre mondiale ».

OK. Donc le monde ouvert de The Crew 2 ne prendra pas place sur une île fictive, mais bien aux États-Unis. Ne me demandez pas où j'étais allé chercher cette idée bizarre, dont j'étais convaincu depuis l’annonce du titre lors du dernier E3, mais elle m’a bien fait passer pour un con auprès des développeurs.

Vous faisiez quoi, le 31 mars 2024 à 14 heures ? Rien de particulier ? Shortcat, lui, conduisait son pick-up dans les champs, quelque part dans le Midwest américain. Quelques sorties de route, d’habiles dérapages dans l’herbe, le véhicule rebondissait sur les bosses avec une souplesse déconcertante. Il s’est extirpé d’un buisson, la carrosserie couverte de boue et... d’un coup, plus rien.

Après les samouraïs (Shadow Tactics) et les cow-boys (Desperados 3), Mimimi Games aurait pu facilement embrayer sur d’autres civilisations tout aussi sérieuses et populaires : les Vikings, la Rome ou l’Égypte antique, le Puy du Fou. Mais nos joyeux lurons allemands ont opté pour une ambiance Pirates des Caraïbes, magie et humour inclus. Alors : jambe de bois ou poulie d’or ?

Kahn Lusth adore les jeux du studio Mimimi. Kahn Lusth adore aussi les jeux de pirates. Juste après le départ de Kahn Lusth de Canard PC, Mimimi a annoncé un jeu de pirates. D’aucuns y verraient une coïncidence ; j’appelle ça le karma.

C’est l’été, j’en ai assez de la grisaille. Je veux retrouver la plénitude des activités de vacances. Je veux du soleil, je veux la mer, je veux la Jamaïque, je veux naviguer, je veux tirer sur des gens et voler tout ce qu’ils possèdent.

Longtemps j'ai voulu être prophète. Il faut dire que ça a l'air chouette comme métier quand on est enfant. On se promène dans le désert avec son crew, on dispose d'une ligne directe avec Dieu, on peut écrire des livres pleins de cochonneries (Ézéchiel 23:20) sans que personne ne vous dise rien, et on porte un nom trop cool qui ressemble à ceux des bonbons Haribo®, comme « Agabus » ou « Zacharie ». Franchement, si la conseillère d'orientation de mon collège ne m'en avait pas dissuadé en évoquant les risques de finir décapité ou farci de flèches, j'aurais probablement envisagé un BTS prophétie. Et, comme me l'a appris Nowhere Prophet, j'aurais eu tort.

Dans les jeux, il existe la même tendance qu’à Hollywood : le besoin de coller un twist. « C’est Blanche-Neige, mais avec un nunchaku », « c’est Le Cercle des poètes disparus, mais avec du voyage dans le temps ». Inside Job, c’est donc – je cite – « The Crew avec un traître ».

Asobo Studio ne vous dit peut-être pas grand-chose et pourtant, ce petit studio s'est imposé à coups de sous-traitances et de jeux dont la vocation ne dépassait jamais le bête plan marketing. Ratatouille ? C'est eux. Wall-E ? Pas mieux. La version Xbox 360 de The Crew ? Pareil. Mais après seize années de commandes, les Bordelais débarquent aujourd'hui avec un projet bien à eux.

Vous vous souvenez de cette vidéo dans laquelle un journaliste demande à Charles Manson « qui êtes vous ? » et où ce dernier se déforme le visage dans une série de grimaces, avant de murmurer « personne » ? Eh bien, Need for Speed Payback a réagi de la même façon lorsque je lui ai demandé de se présenter, à tel point que je lui ai planté ma tronçonneuse dans la bouche en hurlant. C'est pas ma faute, m'sieur le juge. Il m'a fait peur.

Est-ce que The Gang est du poker ? Clairement, non. Il n’y a pas de mises, aucun bluff (bien au contraire) et on joue en coopération, sans chercher à faire repartir les autres une main devant, une main derrière. Est-ce que The Gang est amusant en imitant le poker ? Beaucoup, beaucoup plus.

Nous ne pourrons malheureusement pas publier le reportage prévu le mois dernier sur la vaste partie d'Among Us grandeur nature organisée à la Maison de Lilas, l'EHPAD de Montargis, puisque celle-ci s'est soldée par un drame : la mort des dix participants.

Les jeux de plis, ce n’est pas trop mon truc. J’ai des souvenirs émus de parties de cartes en famille, sous le auvent de la caravane des vacances, en attendant que l’orage passe, mais ça s’arrête là. Alors, en découvrant Tournoi de Camelot à la rédaction, un jeu que nous n’avions même pas demandé, j’ai tiqué. J’avais tellement tort.