Parmi les neuf jeux de l’Ambient Mixtape 16, la plupart s’éloignent franchement de toute ambition d’intelligibilité. Et c’est très bien, je trouve ça très rafraîchissant de ne rien comprendre. Rotting Crescendo reste à peu près appréhendable par l’esprit humain. Au lancement, vous vous retrouvez sur le pont d’un navire balayé par les vents. La pluie vous cingle le visage, vous n’avancez qu’avec difficulté contre les bourrasques. Cela fonctionne tellement bien que, contrairement à mon réflexe habituel, qui consiste à me rendre là où le jeu ne m’incite pas à aller, j’ai rejoint le plus rapidement possible la cabine de pilotage. Là, derrière des boîtes en carton, à l’avant du bateau, des feuilles de papier jonchaient le sol. Sur le tableau de bord, des boutons, des manettes, et un écran, très classique, qui affichait un texte mystérieux : « I always lied because I was afraid » (j’ai toujours menti parce que j’avais peur). C’est très bête, mais cette petite phrase anodine, sibylline, m’a plongée dans une profonde mélancolie. Je vous laisserai le soin de découvrir la deuxième phrase, et l’espèce de puzzle qu’il vous appartient de résoudre. C’est très triste et gris et un peu cru, mais aussi très beau.
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Rotting Crescendo
Sens d’où vient le malheur
Parfois, trouver les jeux du « Cabinet » me prend une demi-heure. Parfois, j’y passe dix jours. Parfois je ne trouve rien, je m’échoue dans le fin fond d’itch.io, à la recherche d’un peu de sens… Et parfois, j’ai du bol, les développeurs les plus chelous des internets se réunissent de leur propre initiative, livrant au monde l'Ambient Mixtape 16, sélection grinçante et déprimée de neuf courtes bizarreries toutes réalisées avec une même vue à la première personne, à mi-chemin entre jeu et spéléologie mentale.