32 résultats pour "test bref danger zone"

Disaster Report 4 : Summer Memories - Stupeur et tremblement de terre

« Vous vous trouvez dans une ville que vous visitez pour la première fois, quand survient un gigantesque tremblement de terre. Comment vous sentez-vous ? À quoi pensez-vous ? Comment allez-vous réagir ? » Ce sont les premières questions posées par Disaster Report 4 : Summer Memories, dans lequel je m’imaginais déjà devoir faire des choix moraux complexes. Mais comme ce monde est cruel et décevant, l’une de mes premières missions s’est résumée à apporter du papier toilette à un type dans un magasin.

Unforeseen Incidents - Harpeur et sans reproches

Harper Pendrell mène une vie tranquille du côté de Yelltown. Sans talent particulier ni ambition dévorante, il répare des trucs électroniques et bidouille des postes de radio, passe dire bonjour à son pote Leroy qui tient la décharge avant de s’endormir sur un matelas cradingue posé dans un coin de sa chambre. Bref, Pendrell, comme vous, comme moi, n’aspire qu’à mener une existence à la coule.

Pathfinder : Wrath of the Righteous - Danse avec l'élu

Il a toujours déployé beaucoup d’énergie pour me charmer. La première fois, c’était une nuit de 1998, en plein été indien. Il faisait chaud, on a dansé un slow. Pas le plus fusionnel de ma vie. On s’est revus ; tous les deux ou trois ans ça recommençait. Mais rien à faire, il m’a toujours laissé de marbre. Alors aujourd’hui, il peut être fier, l’infinity engine, d’avoir réussi à me séduire.

Toutes les semaines, un sbire de l'Agence vient visiter la maison pour repérer toute activité suspecte. Il va même compter la vaisselle pour vérifier que la maison est conforme aux standards gouvernementaux.
Mr. Prepper - Click & Collect

Qui n'a pas un jour fantasmé de se fabriquer son propre petit bunker sous-terrain ? De laisser le monde à la surface pour se transformer en homme-taupe et vivre dans la solitude la plus totale, hors d'atteinte des dangers de la société moderne ? « Euh, moi, parce que je ne suis pas un taré paranoïaque », me répondrez-vous. D'accord, alors nous n'avons pas les mêmes ambitions lifestyle, mais que cela ne vous empêche pas de jeter un œil à Mr. Prepper.

Martha is Dead - La dolce morte

Aujourd'hui, Martha est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile : « Sœur jumelle décédée. Visage retiré à la manière de Nicolas Cage dans Volte-Face. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier.

Watch Dogs: Legion - Légion épidermique

Sous ses dehors bourrus de chroniqueur judiciaire blasé d'avoir trop vu les atrocités dont les humains sont capables, Noël Malware cache un cœur tendre d'enfant émerveillé. Jamais je n'ai croisé quelqu'un d'aussi bon public, un rien suffit à lui plaire, le plus nanaresque des films trouve une place dans son cœur, il a même aimé Joker, c'est vous dire. Aussi, quand il est venu me dire « Ah c'est toi qui testes Watch Dogs: Legion finalement ? Fais attention, c'est vraiment très mal écrit », un frisson d'angoisse m'a traversé l'échine, car l'échine, c'est bien connu, n'est bonne qu'à être traversée par des frissons d'angoisse.

Gears Tactics - Rouages d'or

Nous, les adeptes de jeux tactiques, avons une pudeur. Notre univers, c’est celui de l’intellect, du raffinement, de l’esprit libéré de la chair. Alors quand Gears of War a annoncé son XCOM, nous avons tiqué dans nos sublimes tours d’ivoire. Gears of War, c’est le brut et le brutal, le déodorant Axe, la barbe du bûcheron collectionneur d’armes. C’est un biceps couvert de sueur après avoir redressé une carrosserie ou décoincé un bocal de mayonnaise vraiment très serré.

We Happy Few - Un échec stupéfiant

Dans les années 1960, la petite ville de Wellington respire la joie de vivre. Il faut dire que tous ses habitants se défoncent à la « joy », une drogue qui rend heureux en toutes circonstances. Sous son emprise, les mouches deviennent de jolis papillons, un rat mort se transforme en sympathique piñata et une rue grise semble irisée. Du coup, quand je vois l'écart entre la note d'intention et le résultat offert par We Happy Few, je ne peux pas m'empêcher de croire que les gars de chez Compulsion Games ont eux-mêmes consommé de la joy à s'en faire sauter les narines.

Dead Cells - Cells que j'aime

Vous savez déjà tous combien Dead Cells est excellent. Vous le savez car vous y jouez probablement déjà, peut-être même dès le début de l'accès anticipé il y a un an et demi, vous avez des dizaines d'heures dessus, vous n'en décollez pas. Je ne peux guère vous en vouloir si vous passez ces pages, car je suis d'accord avec vous : Dead Cells est excellent.

Jurassic World Evolution - Dino future

En octobre 1993, quatre mois après le film, sortait le premier jeu Jurassic Park, développé par Ocean Software*. Si je n'en garde qu’un souvenir confus, fait de gallimimus grillés à coups de Taser et de séquences en FPS bien poussives, je me rappelle parfaitement la pub qu’on trouvait dans les magazines à l’époque, et son accroche : « Depuis 65 millions d’années, vos micros les attendaient. » Coïncidence amusante, vingt-cinq ans plus tard, vautré devant mon « micro », c’est moi qui attends. J’attends longtemps. Sans rien faire. Totalement inerte. Un observateur inattentif penserait peut-être que je me suis endormi ou en cours de fossilisation. Pas du tout : je joue à Jurassic World Evolution.

*Si les adaptations plus ou moins réussies d’Ocean vous intéressent, je vous encourage à lire l’article que nous leur avons consacré dans le Canard PC n° 367.

Carrion - La peur qui rote

Je ne sais pas, je n'ai plus envie. J'en ai parlé à mon psy, il m'a dit que ça pouvait arriver, quelquefois. Ils appellent ça des « pannes », des « accidents ». Avant, pourtant, j'adorais ça. Torturer des gens, les démembrer, arracher leur peau, manger leur chair. Mais depuis quelque temps, mon tentacule ne se dresse plus comme avant. Mon tentacule est mou. Mon tentacule est triste.

Supraland - Les sables d'antan

« Chacun sa petite faiblesse », comme on dit dans ces pubs où une fille habillée en 34 mange un demi-carré de chocolat noir en laissant échapper un soupir. Tenez, prenez ackboo : ses petites faiblesses, ce sont les Kinder Bueno et les Dinosaurus. Dès qu'il commence à en bouffer, impossible d'arrêter, à tel point qu'il a dû prendre des mesures drastiques (voir son « Papier culture » dans ce numéro). Moi, ce sont les Ferrero Rocher. Je pourrais en avaler des boîtes, pendant des journées entières, en m'arrêtant juste pour vomir. Je n'y peux rien : dès que je vois un Ferrero Rocher, ça me rappelle mon enfance. Plus précisément, le bac à sable dans lequel je jouais, rempli de crottes de caniche couvertes de sable, petites boules noires à l'extérieur croustillant, que monsieur Ferrero a si bien su imiter. Et c'est cette expérience fondatrice que Supra Games m'a permis de revivre.

Vindication - Sous dépravé, la plage

Les couvertures de boîtes de jeu, c’est de l’arnaque. Celle de Vindication semble crier au jeu narratif, à l’aventure épique. Le pitch aussi : « Jeté par-dessus bord par votre équipage, après une vie de grosse raclure, vous échouez sur les ruines d’une île hostile, complètement seul, sans rien d’autre que le souffle de vos poumons et un esprit imperturbable. » Bon, en fait c’est des cubes.

Un homme à visée en vaut deux - 720 no periscope

Le confinement, c'est l'occasion de faire ce qu'on ne ferait pas d'habitude, par exemple de relancer des jeux moisis qui dormaient dans le fond crasseux de sa bibliothèque Steam, comme Delta Force XTreme 2, et d'y prendre du plaisir. Puis de chercher à savoir pourquoi, parce qu'on a du temps libre et que c'est pas possible d'avoir aussi mauvais goût.

La quantité de contenu produit par les joueurs devrait faire rougir EA.
Les Sims 4 - Avec des sims on mettrait la vie en bouteille

Quand un cycle se termine, il est important, plutôt que d’enchaîner immédiatement sur la suite, de s’arrêter. De se poser, de prendre le temps, de regarder, à tête reposée, tout ce qui s’est passé, d’essayer de comprendre pourquoi ce qui était chouette fonctionnait, pourquoi ce qui était nase foirait. C’est à ce prix qu’on avance, que l’on grandit, que l’on peut espérer devenir un humain accompli.

Il est possible de s'acheter de plus gros navires, mais pour le moment, à part conférer plus de puissance de feu et de points de vie, cela ne change rien aux combats.
Abandon Ship - Tentacules entre deux chaises

J'aime bien me lancer des petits défis... Faire de l'interfile en moto sur le périphérique parisien sans mourir, mettre du Coca dans un whisky hors d'âge chez mon grand frère sans me prendre une droite, lire Valeurs Actuelles sans vomir… C'est rigolo et ça pimente le quotidien. Aujourd'hui je me sens bien en jambes, alors je me suis fixé comme challenge de vous parler d'Abandon Ship sans mentionner FTL : Faster Than Light dans le corps de texte. Je suis un grand malade.

Pour exploiter des gisements éloignés, on programme des camions IA qui font des allers-retours entre des quais de chargement. Et il y a mieux : les développeurs annoncent carrément un système de rail et de train... Mes corps caverneux n'en peuvent plus.

 
Satisfactory - Analyse d'usine

C'est quand même bizarre, le jeu vidéo. Là, sur mon PC, j'ai une demi-douzaine de titres installés, dans lesquels je pourrais être le plus grand héros de l'univers, vivre des odyssées épiques, dérouiller des cyborgs nazis ou des mutants radioactifs, sauver des mondes entiers. Mais ils ne m'intéressent plus. Non, ce que je veux faire, c'est rester l'ingénieur-esclave d'une mystérieuse corporation futuriste, optimiser des circuits logistiques, déployer des tapis roulants, planifier des extensions d'usine et fabriquer toujours plus de vis ou de bobines de cuivre. Satisfactory a fait de mon existence une triste course à la productivité, et j'en suis complètement accro.

Assassin’s Creed Odyssey - Aux sombres héros de l'Homère

Presque seul contre tous, dans une rédaction blaséeNote : 1, je persiste à penser qu’Assassin’s Creed Origins était un chef-d’œuvre, l’un des meilleurs épisodes de la franchise, la quintessence du savoir-faire d’Ubisoft, enfin mis au service d’un vrai jeu. Alors, quand l’Union des Bretons Indépendants a annoncé renouer avec le rythme impie d’un Assassin’s Creed chaque année, alors qu’une pause leur avait fait tant de bien, je me suis dit : « Ça y est, ils vont encore saloper ma belle licence. » Autant dire que je ne partais pas conquis pour ces nouvelles aventures grecques.

Note 1 : Voir Canard PC n° 386 : « ackboo et le temple du Soleil », Casterman, 2018.

Delta Force - À la guerre comme à naguère

Les FPS des années 1990, c'est le moins qu'on puisse dire, n'étaient pas très portés sur les grands espaces. Wolfenstein 3D a pour décor un château, Doom se déroule dans les profondeurs de l'Enfer, Quake aux tréfonds d'une dimension glauque où le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle texturé en 64 × 64 pixels. Pour des raisons à la fois techniques (le hardware de l'époque ne pouvait pas afficher des décors très ouverts) et culturelles (le FPS, dont le premier avatar sérieux avait pour nom Catacomb 3-D, est un descendant du dungeon crawler), on y explorait plus volontiers des couloirs obscurs que des prairies ensoleillées. Même dans les rares lieux un peu plus aérés, comme les villes de Duke Nukem 3D, les distances de vue et de tir restaient faibles : on se battait toujours dans un mouchoir de poche. Tout du moins jusqu'en 1998, quand un développeur du nom de NovaLogic s'est mis en tête de créer un FPS militaire.

Stunfest 2018 - La Rennes Games Week

D’habitude, quand je croise des amis ou des connaissances dans un salon ou un festival, la première chose qu’ils me demandent c’est si j’ai vu des jeux intéressants, déniché une petite perle indé coincée sous un rocher. Mais pas au Stunfest (qui, pourtant, ne manquait pas de perles cette année). À Rennes, ce qu’on vous demande, c’est « tu t’es inscrit à quel tournoi ? », sous-entendu « t’es plutôt DBFZ ou SF5 ? Windjammers sinon ? ». En fait non, moi j’avais pris l’option « Endurance ».