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PlayStation VR
Sony tombe le casque
Avec quelques mois de retard sur HTC et Oculus, le géant japonais propose enfin un casque de réalité virtuelle pour sa PlayStation 4. Bien construit, confortable et moins coûteux que les solutions PC, le PSVR fera-t-il décoller le marché mollasson de la réalité virtuelle ?
Le PSVR est sur ma tête, je suis pourtant frais comme un gardon. Pas l'impression d'être engoncé dans un casque de moto trop petit, pas de poids excessif sur le nez ou le front, Sony a vraiment cartonné niveau design. L'objet en lui-même semble massif, mais il s'enfile comme une paire de charentaises. Le poids de l'engin se répartit tout autour du crâne avec un équilibre parfait. Messieurs HTC et Oculus, prenez-en note : c'est exactement comme ça qu'il faut faire un casque de réalité virtuelle. Bonus appréciable, l'écran, réglable en profondeur pour les porteurs de lunettes, est entouré de plastique mou. Contrairement à la mousse de ses concurrents, ce matériau ne se transforme pas en ignoble éponge à sueur. En rabattant l'enveloppe sur les pommettes et le nez, on obtient une jointure parfaite avec le bas du visage, ce qui évite à la lumière extérieure de s'infiltrer à l'intérieur du casque. Bref, les ingénieurs de Sony ont bien bossé.
« Le PSVR est un pas dans la bonne direction, celle d'une réalité virtuelle abordable et confortable. »
Quelques pixels en moins. Malgré des caractéristiques techniques un peu moins brillantes – résolution de 960 x 1080 par œil, contre 1080 x 1200 pour le Vive et le Rift, avec un champ de vision horizontal réduit de 10 % –, l'écran du PSVR fait très bonne impression. Bien sûr, les pixels sont massifs, l'effet de grille (screendoor) est toujours là et les fonds noirs laissent une sorte de texture sur l'écran, comme du tissu. Mais avec un peu de bonne volonté, la fluidité et la taille de l'image arrivent à nous le faire oublier. Chez Sony, la réalité virtuelle se pratique en statique, vautré sur un canapé. Il n'y a donc pas de système à double caméra pour du room-scale VR – jouer debout et se déplacer sur plusieurs mètres carrés d'espace – comme le propose le HTC Vive, et comme le fera Oculus d'ici la fin de l'année. Le PSVR se limite donc à la réalité virtuelle de première génération, au gamepad et, sur certains jeux, avec les sucettes lumineuses Move héritées de la PlayStation 3. Elles sont un peu moins précises que les fantastiques contrôleurs du HTC Vive, et l'absence de pad tactile limite leur fonctionnalité.
Rez Infinite (30€) À la fin du mois, Rez fêtera ses quinze printemps (plutôt des automnes, certes) et n’a presque pas pris une ride. Bon OK, c’est un peu de la triche puisque cet étrange shoot’em up musical inspiré des travaux de Vassily Kandinsky a déjà eu droit à une version HD (sortie en 2008) pleine de bonus et de 1080p tout propre comme on aime. Si vous êtes déjà l’heureux possesseur de Rez HD, difficile de vous conseiller cette version malgré l’adjonction d’une superbe nouvelle zone qui tranche radicalement avec le design du jeu d’origine. En revanche, si vous cherchez une bonne excuse pour étrenner votre PSVR, le titre devient indispensable. Il ne fallait rien de plus qu’une visée à l’aide de la tête pour transformer Rez en expérience VR hallucinante, qui laisse presque à penser que c’est comme ça que l’a imaginé son créateur, Tetsuya Mizuguchi, en 2001. Quasiment pas de nausée à déplorer et, hormis une légère fatigue du cou à force de tourner la tête dans tous les sens (et de la bouger au rythme de gros tubes techno japonais), vous devriez en sortir vivants. Si vous n’y avez encore jamais goûté, Rez Infinite est la version la plus aboutie d’un monument du jeu vidéo expérimental. PSVR ou pas, il mérite votre attention.
Essayé par : Pipomantis
Essayé par : Pipomantis
Deux fois moins cher qu'un HTC Vive. À 399 euros, le PSVR a surtout l'avantage d'être le casque le moins cher du marché. Même en ajoutant le prix de la caméra (non incluse) et deux contrôleurs Move en option, on dépasse à peine les 500 euros, soit 200 euros d'économie par rapport au Rift d'Oculus, à fonctionnalité égale. Le Vive, plus sophistiqué, coûte quasiment le double. Le PSVR est donc un pas dans la bonne direction, celle d'une réalité virtuelle abordable et confortable. Mais il reste des années-lumière à parcourir avant de pouvoir affirmer que la VR est l'avenir du jeu vidéo. Comme ses cousins sur PC, l'engin de Sony reste un gadget à l'utilité discutable. Les problèmes de nausée lors des déplacements ruinent l'expérience sur certains titres. La résolution grossière du casque gâche encore le plaisir. Surtout, la première fournée de jeux disponibles, dont nous vous parlons dans les pages suivantes, n'a rien de bien transcendante. Souvent très courts et vendus à des prix exagérés, aucun d'entre eux ne justifie vraiment qu'on claque 400 boules dans cette technologie encore balbutiante.
DriveClub VR (40€) Bon, DriveClub n'est pas un mauvais jeu. C'est juste de la course de bagnole générique, avec un pilotage arcade sans grande finesse – nous lui avions collé 6/10 dans Canard PC en 2014. Certes, sa version réalité virtuelle apporte forcément un petit plus. Quand on chausse le casque et qu'on se retrouve dans le cockpit 3D d'une Mégane ou d'une BAC Mono, ça fait forcément son petit effet. Est-ce que ça mérite 40 euros ? Non bien sûr. En fait, DriveClub m'a servi à prendre conscience d'une chose importante : au bout de 30 minutes de conduite, le cerveau oublie complètement qu'il est dans un jeu VR, et les sensations sont alors strictement les mêmes qu'en jouant sur un écran de télé. Pour rejouer une troisième fois à DriveClub, j'attendrai donc 2040, quand les ingénieurs auront enfin mis sur le marché un stimulateur neuronal capable de reproduire les sensations d'accélération et de décélération.
Essayé par : ackboo
Essayé par : ackboo
Battlezone (60 €) Rebellion nous a déjà brisé le moral il y a quelques semaines avec le médiocre Battlezone 98 Redux sur PC, vendant une mise à jour de texture à 20 euros. À l'occasion de la sortie du PSVR, ils vont encore plus loin en nous refourguant du Battlezone à 60 euros, un jeu de shoot basique où des gros tanks se tirent dessus dans des cartes aux couleurs flashy. Techniquement, on se croirait revenu cinq ans en arrière, l'IA ennemie est nullissime. Bref, un produit périmé destiné aux pigeons qui veulent absolument acheter tout ce qui porte l'étiquette « réalité virtuelle » dans le PlayStation Store.
Essayé par : ackboo
Essayé par : ackboo
Until Dawn : Rush of Blood (20 €) Enfin un jeu PSVR vendu à son juste prix. À bord d'un train fantôme, le joueur casqué parcourt des niveaux aux thématiques guillerettes (abattoir de porcs, hôtel hanté, hôpital psychiatrique...) en mitraillant tout ce qui bouge avec ses deux flingues. Rush of Blood est jouable à la manette, mais c'est avec deux contrôleurs PS Move qu'il sera le plus agréable. Pour 20 euros, vous achetez 90 minutes d'horreur à grand spectacle avec quelques scènes qui vous
feront rentrer la tête dans les épaules. Que les estomacs sensibles soient prévenus : les passages où le wagonnet dévale une pente à toute berzingue m'ont donné envie de dégueuler le jambon-crudités du midi. À part ce petit souci (qui peut se régler en fermant les yeux au bon moment), Rush of Blood s’avère une distraction VR assez satisfaisante.
Essayé par : ackboo
feront rentrer la tête dans les épaules. Que les estomacs sensibles soient prévenus : les passages où le wagonnet dévale une pente à toute berzingue m'ont donné envie de dégueuler le jambon-crudités du midi. À part ce petit souci (qui peut se régler en fermant les yeux au bon moment), Rush of Blood s’avère une distraction VR assez satisfaisante.
Essayé par : ackboo
SuperHyperCube (30 €) Le premier prototype de SuperHyperCube date de 2008 et semblait juste attendre l’avènement de la réalité virtuelle « grand public » pour sortir du bois. D’une simplicité confondante, le titre de Phil Fish (et plus largement de Polytron) vous demande de faire pivoter une grosse forme géométrique de plus en plus complexe pour qu’elle puisse passer sans encombre à travers le mur troué qui avance inlassablement vers vous. Le titre prend tout son intérêt en VR avec ses décors hallucinés et sa perspective fuyante et hypnotique. On se surprend à se pencher et se lever pour regarder au loin et anticiper la forme du trou derrière notre amas de cubes. Simple puzzle game, SuperHyperCube n’en reste pas moins l’un des meilleurs jeux de ce lancement de PSVR même si, comme tous les autres, il ne mérite pas encore que vous craquiez votre PEL pour le casque de Sony – ni forcément les trente euros qu’il demande.
Essayé par : Pipomantis
Essayé par : Pipomantis
PlayStation VR Worlds (40 €) Ce pot-pourri de cinq expériences très inégales est vendu à un tarif exagéré, alors que Sony aurait dû le fournir gratuitement en en faisant la démo officielle de son nouveau gadget. Deux mini-jeux permettent de se familiariser avec le casque : une séquence de luge sur route et un Pong 3D où la raquette se dirige avec la tête. Ocean Descent est une longue séquence passive dans laquelle le joueur regarde un requin bouffer sa cage de plongée. London Heist offre des parties de tirs au pistolet (compatibles avec les sucettes Move) entre deux cinématiques soporifiques. Scavenger Odyssey est le morceau le plus étoffé du lot, c'est un jeu de shoot/exploration spatial assez joli et un peu gerbant. PlayStation VR Worlds est typiquement le genre de jeu que vous ne lancerez qu'une seule fois, mais que vous ressortirez du placard, à l'occasion, quand Tonton Raymond passera à la maison pour essayer cette réalité virtuelle dont il a entendu parler à la télé.
Essayé par : ackboo
Essayé par : ackboo
Here They Lie (20 €) Développé par Toby Gard (le créateur de Tomb Raider), Here They Lie était annoncé comme l'un des titres majeurs du PlayStation VR. C'est un court jeu d'horreur (moins de trois heures), plongeant le porteur de PSVR dans des décors labyrinthiques crados aux teintes marronnasses. Il fait malheureusement l'erreur classique des jeux en réalité virtuelle de première génération : sans HUD à l'écran, l'utilisateur n'a aucun point fixe auquel raccrocher ses yeux et les déplacements deviennent vite gerbants. Les développeurs ont tenté de réduire le problème en évitant les rotations (elles se font uniquement par à-coups de 45°), mais les mouvements avant/arrière et latéraux (le strafing) restent éprouvants. À réserver aux joueurs adultes équipés d'une oreille interne en titane.
Essayé par : ackboo
Essayé par : ackboo
Headmaster (20 €) Une machine vous envoie des ballons de foot et vous réalisez des têtes avec le casque pour toucher des cibles en évitant un gardien de but. Voilà, c'est tout, même pas besoin de la manette. La détection des mouvements étant assez précise, Headmaster reste quand même divertissant. Passé l'interminable tutoriel, j'ai même gloussé de plaisir deux ou trois fois quand une tête bien ajustée a envoyé le ballon exactement où je le voulais. Malgré l'effort de scénarisation, ce mini-jeu à 20 euros aurait plutôt dû être inclus dans le Playroom VR gratos fourni avec le casque. En y jouant, on se dit quand même que si cette mode de la réalité virtuelle ne termine pas dans les oubliettes de la technologie, FIFA 2028 sera vraiment marrant.
Essayé par : ackboo
Essayé par : ackboo
100ft Robot Golf (20€) Un jeu de golf avec des robots géants qui dévastent les villes dans lesquelles ils jouent, le tout dans une ambiance de dessin animé japonais des années 1980 ; il n’en fallait pas plus pour que je me jette sur 100ft Robot Golf et son synopsis génialement débile. Malheureusement, la déception est arrivée environ dix-sept secondes après la première épreuve. Confuse et imprécise, la partie « golf » du jeu n’est qu’un prétexte pour casser trois bâtiments et demi dans des décors criards et vides. Mauvais jeu de golf, le titre de NoGoblin se permet en plus de balancer des vannes qui tombent à plat et des références déjà ringardes toutes les trois minutes environ, ce qui achève de liquider son capital sympathie. Et ce n’est pas pour l’enfoncer, mais le sagouin a en plus eu l’outrecuidance de me niquer les yeux au bout de dix minutes. Entre Dangerous Golf et ça, on n’est pas vraiment gâtés, heureusement que Neo Turf Masters est disponible sur iOS et Android, hein.
Essayé par : Pipomantis
Essayé par : Pipomantis
Rigs (60 €) Rigs est un jeu de shoot solo et multijoueur dans lequel deux équipes de trois Mechs surarmés sautillent et se tirent dessus dans une grande arène futuriste. C'est typiquement le genre de produit qu'on s'attendrait à voir débarquer sur Steam à 19,90 euros. Il se vendrait à quelques dizaines de milliers d'exemplaires, puis sombrerait gentiment dans l'oubli au bout de quelques semaines. Ici, il est vendu... 60 euros. On notera quand même que la VR est correctement gérée avec un effet de réduction automatique du champ de vision lors des déplacements (comme sur Adrift pour le HTC Vive) afin de réduire un peu la nausée. Ça marche moyen, même si j'ai apprécié le geste. Rigs n'est pas désagréable mais je ne le vois pas vider les serveurs de Rocket League ou d'Overwatch dans un avenir proche.
Essayé par : ackboo
Essayé par : ackboo
Batman Arkham VR (20€) Sur les premiers instants de Batman Arkham VR, on se dit que c'est vraiment bien fichu. Avec deux manettes Move dans les pognes, le joueur incarne la chauve-souris bodybuildée dans de jolies mini-scènes qui consistent à résoudre de petites enquêtes en utilisant des gadgets et à lâcher occasionnellement quelques batarangs. Les décors sont beaux comme tout, et voir les méchants de l'univers Batman en vraie \'taille réelle\' et en 3D fait son petit effet. L'absence de déplacement (on peut juste se téléporter entre des points prédéfinis) rend le jeu supportable aux cœurs sensibles. Au bout de trois quarts d'heure, boum, écran de fin. La rejouabilité est quasi-nulle. C'est un peu court pour un produit à 20 euros, mais cela reste quand bon du bon fan-service pour les groupies de Bruce Wayne.
Essayé par : ackboo
Essayé par : ackboo
Et nous avons aussi joué à... Hustle Kings VR (20 €), la version PSVR d'un jeu de billard qui existe depuis la PlayStation 3. Les contrôles (au gamepad ou avec les manettes Move) sont compliqués et la réalité virtuelle n'apporte finalement pas grand-chose.
EVE Valkyrie (60 €), le jeu de tir spatial dérivé d'EVE Online. Très joli, peut-être même plus que dans sa version Oculus car l'écran du PSVR semble un peu plus lumineux. Mais ce shoot basique et répétitif ne vaut clairement pas 60 euros.
Jobs Simulator (30 €), une série de petits niveaux dans lesquels on incarne un caissier, un employé de bureau, un cuisinier... Mieux vaut jouer à la version pour HTC Vive, les déplacements et les contrôles sont mieux gérés.
Tumble VR (10 €), un jeu dans lequel on empile des blocs. Navrant.
Playroom VR (gratuit), une demi-douzaine de petite démos solo et multijoueur pour se familiariser avec le casque. Le mini-jeu de plateforme dans lequel on dirige un petit robot tout mignon ressemble au Lucky's Tale de l'Oculus Rift, en mieux. Sony devrait en faire un jeu complet.
Thumper (20 €), déjà extraordinaire sans réalité virtuelle, il n'apporte quasiment rien sous cette version, si ce n'est une immersion décuplée dans son univers sauvage et métallique.
EVE Valkyrie (60 €), le jeu de tir spatial dérivé d'EVE Online. Très joli, peut-être même plus que dans sa version Oculus car l'écran du PSVR semble un peu plus lumineux. Mais ce shoot basique et répétitif ne vaut clairement pas 60 euros.
Jobs Simulator (30 €), une série de petits niveaux dans lesquels on incarne un caissier, un employé de bureau, un cuisinier... Mieux vaut jouer à la version pour HTC Vive, les déplacements et les contrôles sont mieux gérés.
Tumble VR (10 €), un jeu dans lequel on empile des blocs. Navrant.
Playroom VR (gratuit), une demi-douzaine de petite démos solo et multijoueur pour se familiariser avec le casque. Le mini-jeu de plateforme dans lequel on dirige un petit robot tout mignon ressemble au Lucky's Tale de l'Oculus Rift, en mieux. Sony devrait en faire un jeu complet.
Thumper (20 €), déjà extraordinaire sans réalité virtuelle, il n'apporte quasiment rien sous cette version, si ce n'est une immersion décuplée dans son univers sauvage et métallique.